En 2040, le gaz naturel pourrait être la première source d'énergie consommée dans le monde et compter pour près de 25% à 30% du mix énergétique mondial. (©Gazprom)
Le cabinet de conseil et de statistiques Enerdata a présenté mi-mars ses scénarios énergétiques à l’horizon 2040. Il y regroupe des projections sur la demande d’énergie, l’approvisionnement et les prix ou encore les émissions de gaz à effet de serre. Quels en sont les chiffres clés à retenir ? Les conclusions sont-elles différentes de celles du BP Energy Outlook publié un mois plus tôt ?
Consommation d’énergie : + 50% entre 2013 et 2040
Comme le BP Energy Outlook (+37% entre 2013 et 2035), Enerdata prévoit que la consommation d’énergie dans le monde va fortement croître d’ici à 2040, principalement dans les pays n’appartenant pas à l’OCDE (+94% entre 2010 et 2040), notamment la Chine. Ces pays vont toutefois diviser par 2 leur intensité énergétique entre 2010 et 2040 selon Enerdata, ce qui limitera la hausse de la demande mondiale.
Énergies fossiles : une baisse au sein de l’OCDE mais pas au niveau mondial
Selon différentes projections d’Enerdata, les énergies fossiles compteront encore pour 70% à 80% du mix énergétique mondial à l’horizon 2040, que ce soit dans les pays de l’OCDE (malgré une baisse de leur consommation) ou hors OCDE. Le BP Energy Outlook postulait pour sa part que les énergies fossiles satisferaient encore 81% de la demande énergétique mondiale en 2035. Les énergies renouvelables sont toutefois amenées à poursuivre leur développement de façon significative selon Enerdata : leur part dans le mix énergétique des pays de l’OCDE pourrait être aussi importante en 2040 que celle du pétrole (derrière le gaz naturel).
Production de pétrole : une domination du Moyen-Orient et de l’Amérique du Nord
Selon Enerdata, le développement du pétrole non conventionnel, en particulier des huiles de schiste, se poursuivra outre-Atlantique jusqu’à dépasser la production de pétrole dit « conventionnel » sur le continent américain après 2030. L’Arabie saoudite devrait toutefois également fortement augmenter sa production et rester à cet horizon le premier producteur mondial de brut. Malgré la croissance de la production nord-américaine, l’OPEP devrait jouer un rôle crucial dans l’approvisionnement mondial : elle pourrait fournir 55% de la production mondiale en 2040 (contre près de 42% en 2013).
Gaz à effet de serre : un effort de réduction principalement porté par les pays hors OCDE ?
Selon BP, les émissions mondiales de gaz à effet de serre liées à la consommation d’énergie devraient encore augmenter de 25% entre 2013 et 2035. Enerdata a pour sa part cherché à voir l’effort de réduction nécessaire pour atteindre les objectifs de l’ONU et maintenir le réchauffement climatique en dessous de 2°C d’ici à la fin du siècle (par rapport au début de l’ère industrielle). Le cabinet estime que près de 70% de la réduction des émissions de gaz à effet de serre devraient provenir des pays hors OCDE, en particulier de la Chine, 1er émetteur mondial.
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