L'Inde va devenir le pays le plus peuplé du monde, avec 1,6 milliard d'habitants en 2050. (©photo)
Depuis le 31 octobre, la population mondiale aurait dépassé les 7 milliards de personnes selon les démographes des Nations Unies(1). Or, près de 20% d’entre eux, soit plus de 1,3 milliards d’humains, n’auraient pas accès à l’électricité d’après l’AIE.
Vivre à 7 milliards avec assez d’énergie
En 1900, 1,6 milliards de personnes consomment près de 965 millions de tonnes équivalent pétrole (Mtep). En 2009, 6,8 milliards d’habitants consomment 8 353 Mtep (à partir de plus de 12 Gtep d’énergie primaire)(2). En un peu plus d’un siècle, la population mondiale a ainsi plus que quadruplé et la consommation d’énergie s’est multipliée par 9. L’évolution des modes de vie, à l’image du secteur des transports, explique cette croissance de la consommation deux fois plus rapide que celle de la population. De nouveaux besoins se sont développés allant dans le sens de plus de confort, un confort dont ne profite cependant qu’une partie de la population mondiale.
Outre les ressources énergétiques nécessaires, c’est l’inégal accès qui pose problème. Sans surprise, les personnes privées d’accès à l’énergie vivent en très grande majorité en Afrique ou dans les régions d’Asie en développement (plus de 95%) et dans les zones rurales (85%).
L’accès à l’électricité, indice de développement
Bien qu’il ne soit pas pris en compte dans l’IDH (Indice de Développement Humain), l’accès à l’énergie, et particulièrement à l’électricité, est révélateur du développement des pays.
En 2009, un Chinois a consommé en moyenne 2 600 kWh, un Français 7 500 kWh, un Américain 12 884 kWh et un Norvégien 23 545 kWh. En comparaison, une personne en République Démocratique du Congo a consommé l’équivalent moyen de 158 kWh. Ce pays d’Afrique centrale est l’un des plus pauvres du monde alors même qu’il dispose de riches ressources énergétiques (pétrole, uranium, charbon, potentiel hydraulique, etc.).
L’inégal accès à l’énergie n’est donc pas dû qu’à une inégale répartition géographique des ressources. Il est entre autre corrélé à la situation politique et au niveau de développement des Etats. Début octobre, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a d’ailleurs rappelé(3) que ce sujet est lié à des problématiques bien plus larges : pauvreté, changement climatique, rareté de l’eau, santé, etc. A ce titre, 2012 a été désigné par l’ONU année internationale « pour une énergie durable pour tous ».
Quels investissements pour demain ?
Résoudre la problématique d’accès à l’énergie exige des investissements importants. A l’heure actuelle, les investissements prévus par l’AIE entre 2010 et 2030 atteignent 296 milliards de dollars, soit près de 14 milliards de dollars par an. Au vu de la croissance démographique, il serait nécessaire d’investir plus de 3 fois plus, de l’ordre de 48 milliards de dollars (35 milliards d’euros) par an(4), selon l’économiste en chef de l’AIE Fatih Birol.
A plus ou moins 7 milliards(5) et bien que la croissance démographique ralentisse, l’accès à l’énergie est une question socio-économique essentielle. Elle fera partie des grands thèmes de discussion du sommet « Rio+20 », conférence sur le développement durable qui doit se tenir en juin 2012 au Brésil(6).