Alors que l’exploitation des gisements pétroliers et gaziers offshore présente un potentiel considérable pour les approvisionnements futurs en énergies fossiles, des discussions sont en cours, principalement aux Etats-Unis, sur la révision des contraintes de sécurité.
Le potentiel stratégique des gisements d’hydrocarbures offshore
Selon l’IFP en 2008, 20% des réserves prouvées de pétrole et plus de 40% des réserves prouvées de gaz proviennent des fonds marins. Actuellement, l’exploitation offshore fournit 30% de la production mondiale de pétrole et 27% de la production mondiale de gaz. Elle est l’une des rares zones d'accès aux nouvelles réserves d’hydrocarbures, en plus des sables bitumineux du Canada ou des gaz de schiste américains.
Confirmant cette tendance, les deux plus importantes découvertes de gisements de gaz naturel et de pétrole ces dernières années se situent en offshore. Par exemple, le gisement Léviathan découvert au large des côtes israéliennes contient plus de 450 milliards de m3 de gaz alors et le gisement de Tupi découvert au large du Brésil est évalué à environ 8 milliards de barils de pétrole.
La filière dans l’attente de normes plus strictes en matière de sécurité
Suite à l’explosion de la plateforme Deepwater Horizon au mois de juin 2010, une réflexion est amorcée sur l’adoption de nouvelles contraintes en matière de sécurité sur les exploitations offshore. Un premier moratoire à été décidé par l’administration américaine au mois de juillet 2010 pour une période de 4 mois et demi portant sur l’application du principe de précaution.
Le délai nécessaire à ces réflexions a toutefois engendré un manque à gagner non négligeable. Selon un rapport fédéral, le moratoire aurait probablement causé la perte temporaire de 8 000 à 12 000 emplois dans la région du golfe du Mexique. Le moratoire américain a pris fin au mois d’octobre et avec sa levée, les compagnies qui avaient dû suspendre leurs forages en eaux profondes ont pu reprendre leurs activités mais la filière est désormais dans l’attente de nouvelles règles de sécurité. L’administration Obama a par ailleurs décidé de geler au moins jusqu’en 2017 sa décision d’étendre les zones de forage aux côtes atlantiques sur une bande de 200 km. Par ailleurs, un rapport rendu par la Commission nationale d’enquête sur l’accident de la plateforme pétrolière Deepwater Horizon a préconisé la création d’une agence indépendante chargée de la sécurité de l'exploitation offshore.
Au niveau européen une réflexion similaire a été engagée concernant l’avenir des exploitations en Mer du Nord. La Commission Européenne souhaite définir des mesures plus strictes comme l’augmentation de la zone de réparation pour les compagnies responsables (de 22 km aujourd’hui à 370 km) ou la surveillance accrue des équipements et notamment des obturateurs. La Commission devrait présenter en 2011 un « paquet législatif » sur le sujet.