- Source : Ifri
L’industrie manufacturière allemande (Standort Deutschland) est « au cœur de la puissance économique allemande [...] représentant un peu plus de 24% du PIB allemand »(1). Elle est aujourd'hui mise au pied du mur, ne pouvant plus compter durablement sur les importations de gaz russe dans le contexte de la guerre en Ukraine alors qu'elle « subit les effets de la fermeture parallèle et concomitante des centrales à charbon et des centrales nucléaires qui s’ajoutent aux pénuries de charbon, de pétrole et de gaz en perspective ».
Dans la note ci-après mise en ligne le 11 juillet par le Comité d’études des relations franco-allemandes (Cerfa) de l'Ifri, Patricia Commun(2) rappelle les réalités de la dépendance énergétique de l'Allemagne, décrypte les chocs subis par l'industrie manufacturière allemande ainsi que les solutions mises en œuvre pour sa survie.
Il y est entre autres souligné que « si l’Union européenne importe environ 60% de ses besoins en énergie, l’Allemagne se situe plutôt aux alentours de 65% en moyenne ». Une dépendance énergétique qui se manifeste encore plus « brutalement aux Allemands, qui avaient considéré ces importations énergétiques sous un angle purement commercial mais aussi comme une solution idéale leur permettant de fermer progressivement leur propre production pour répondre ainsi aux fortes contraintes environnementales européennes et en attendant la montée en puissance des énergies renouvelables ».
Sources / Notes
- Celle-ci est liée à une industrie « de base » à forte intensité énergétique qui doit « lui livrer les composants indispensables aux industries traditionnelles telles que la chimie et la pharmacie, la verrerie ou la papeterie, la production d’aluminium et de zinc, mais aussi désormais, pour les industries de haute technologie, à l’instar des fonderies qui fabriquent les semi-conducteurs, vitaux pour la modulation et la conservation de l’électricité, la domotique, la voiture électrique ».
- Patricia Commun est professeure de civilisation allemande à l’Université de Cergy-Pontoise, membre du laboratoire AGORA, et Directrice du Master Langues et Commerce international UFR LEI.