Bien que certains réacteurs nucléaires aient été arrêtés cet été à cause de la canicule, la filière affiche un facteur de charge moyen de plus de 81%. Ici, les tours de refroidissement de la centrale du Bugey en France. (©EDF-Matthieu Colin)
Le parc nucléaire mondial dispose d’un facteur de charge(1) moyen ayant dépassé 81% en 2017 selon le World Nuclear Performance Report(2) publié le 15 août par l’association mondiale qui défend les intérêts de la filière.
Un facteur de charge avoisinant 80% depuis 20 ans
En 2017, la production nucléaire mondiale a augmenté pour la 5e année consécutive, atteignant 2 506 TWh l’an dernier (contre 2 477 TWh en 2016) selon les dernières données de la World Nuclear Association. L’organisation qui fait la promotion de l’industrie nucléaire au niveau international rappelle que le parc nucléaire mondial comptait 448 réacteurs « opérationnels »(3) d’une puissance cumulée de 394 GW à fin 2017 (contre 391 GW fin 2016).
La filière nucléaire met en avant un facteur de charge moyen de son parc qui aurait dépassé 81,1% en 2017, soit une disponibilité flatteuse par rapport aux autres sources électriques « bas carbone », à production intermittente (éolien et photovoltaïque en tête). Selon la World Nuclear Association, le facteur de charge moyen du parc nucléaire mondial « s’est maintenu autour de 80% » au cours des 20 dernières années et n’est pas corrélé à l’âge des réacteurs.
En 2017, seuls 4 nouveaux réacteurs dans le monde ont toutefois commencé à produire de l’électricité (avec un temps de construction médian de 58 mois), contre 10 en 2016 tout comme en 2015. La World Nuclear Association insiste sur le fait que plus de 25 réacteurs pourraient entrer en service en 2018 et 2019.
La Chine, nouveau chef de file de la filière nucléaire ?
Sur les 4 nouveaux réacteurs nucléaires connectés au réseau en 2017, 3 étaient situés en Chine. Avec 38 tranches opérationnelles début 2018, la Chine comptait déjà pour près de 9% des capacités nucléaires dans le monde selon la World Nuclear Association.
Mi-août 2018, le parc nucléaire chinois comptait 42 réacteurs en service, d’une puissance cumulée de 38,3 GW, selon les dernières données de l’AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique). Cela en fait désormais le 3e parc nucléaire au monde, après ceux des États-Unis (99 réacteurs, 100 GW) et de la France (58 réacteurs, 63,1 GW) et devant le Japon dont l’important parc est en grande majorité à l’arrêt depuis l’accident de Fukushima Daiichi(4).
Le poids de la Chine au sein de la filière nucléaire va encore augmenter, sachant que 15 des 57 réacteurs en cours de construction sont situés dans ce pays. En 2018, l’empire du Milieu s’est jusqu’ici notamment distingué par la mise en service de plusieurs réacteurs de 3e génération : un AP1000 (Sanmen 1) et un EPR (Taishan 1), des premières pour ces types de réacteur.
La Chine développe par ailleurs plusieurs programmes de recherche sur le nucléaire du futur, dont un consacré aux réacteurs à neutrons rapides (réacteur de démonstration CFR600 en construction à Xiapu), et cherche à se développer à l’étranger via des contrats (notamment pour la construction de 2 réacteurs en Argentine) et des accords de coopération avec de nombreux pays dont la France.
Le nucléaire a compté pour près d’un dixième de la production mondiale d’électricité en 2017. (©Connaissance des Énergies, d’après AIE)