Une demande d'enlèvement des piles usagées peut être effectuée sur un point de collecte dès lors que celui-ci contient 60 kg de ces déchets valorisables. (©photo)
L’éco-organisme Screlec a constitué à travers la France un vaste réseau de « Batribox » pour collecter les piles et accumulateurs usagés. Près de 15 000 points de collecte (supermarchés, bâtiments publics, écoles, etc.) sont aujourd’hui accessibles. Cette initiative est soutenue par une mise à disposition d’outils pédagogiques afin de faire prendre conscience à tous que ces déchets peuvent être en grande partie recyclés.
Un éventail de piles… souvent mises au rebut
Pour rappel, une pile est un petit générateur qui transforme de l’énergie chimique en électricité. Il en existe de nombreux types utilisés à des fins variées :
- les piles salines qui contiennent en majorité du zinc et qui sont principalement utilisées dans des appareils à faible consommation comme les télécommandes ou les horloges ;
- les piles alcalines qui sont constituées d’une enveloppe en acier, sont légèrement plus chères que les piles salines. Elles se déchargent moins vite lorsqu’elles ne sont pas utilisées et conviennent bien à des appareils plus consommateurs comme les appareils photos numériques ;
- les piles au lithium, organiques ou inorganiques, qui se composent aussi d’une enveloppe d’acier et ont une durée de vie beaucoup plus importante que les piles précédentes. Les piles au lithium inorganiques sont surtout destinées à des usages militaires ou très techniques ;
- les piles zinc-air, principalement composées de zinc et que les ménages utilisent souvent sous forme écrasée dite « bouton ». De grosses versions de ces piles sont employées pour alimenter les clôtures électriques pour le bétail.
Les accumulateurs ou batteries sont, contrairement aux piles, rechargeables. En fin de vie, tous ces générateurs se retrouvent parfois à la poubelle, un destin peu respectueux de l’environnement. Par ailleurs, chaque ménage français posséderait 2,5 kg de piles et batteries usagées en moyenne à son domicile selon les estimations de Screlec. Ces dernières contiennent de nombreux métaux dont la majorité peut pourtant être extraite en fin de vie et recyclée.
Mais que deviennent les piles une fois collectées ?
Lorsqu’elles sont déposées dans des Batribox, les piles et accumulateurs sont ensuite regroupés, pesés et triés par nature de générateur et par couple électrochimique. Vient ensuite la phase du recyclage à proprement parler : grâce à différents traitements, près de 60% de la matière des accumulateurs peut être récupérée, 50% dans le cas des piles.
Les batteries du grand public sont notamment traitées par voie thermique (pyrométallurgie) pour en extraire les différents métaux. Après d’autres traitements, ces anciens déchets peuvent à nouveau être valorisés comme des matières premières pour fabriquer d’autres biens de consommation. Avec le fer et le nickel issus de deux piles, il est par exemple possible de fabriquer une clé. De même, une cuillère peut être constituée grâce à 3 piles usagées ou une canette grâce à 5 piles usagées.
Au total, près de 50 kg de métaux peuvent être recyclés à partir de 100 kg de piles et batteries collectées. Reste à mieux faire connaître ce cercle vertueux, notamment par le biais de brochures de sensibilisation proposées par la Screlec aux entreprises. Avant même leur collecte, un effort de pédagogie reste à effectuer. De nombreuses piles sont par exemple jetées par des particuliers alors qu’elles possèdent encore un tiers de leur énergie (quantité insuffisante pour faire fonctionner certains appareils électroniques comme les appareils photos numériques). Au lieu d’être jetées, elles pourraient alors être réutilisées dans des appareils moins consommateurs tels que les télécommandes.