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La Commission de transition du charbon (CTC), co-présidée par la France et l'Indonésie, publie des recommandations pour accélérer la sortie du très polluant charbon, dont celle de débloquer le financement public et privé, l'une des batailles centrales de la conférence du climat de la COP29 à Bakou.
Pour la ministre française de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher, il y a "urgence": "l'accélération de l'élimination du charbon dans les économies émergentes déterminera si nous parviendrons à maintenir la barre des 1,5°C", la limite de réchauffement de la planète la plus ambitieuse posée par l'accord de Paris en 2015.
Le charbon est en effet le champion des émissions mondiales de gaz à effet de serre liés à la production d'électricité, représentant 45% de ces émissions, suivi du pétrole (33%) et du gaz naturel (22%), selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE). Et selon la CTC, 85% de la demande mondiale se concentre dans les économies en développement et émergentes.
Parmi les recommandations, il s'agit notamment pour les gouvernements d'"élaborer des plans à long terme" pour leur électricité, comprenant des engagements politiques "à ne pas produire de nouveau charbon", à éliminer "progressivement" l'énergie au charbon et à augmenter les renouvelables.
"Les bailleurs de fonds publics, y compris les banques multilatérales de développement" devront "continuer à intensifier leur soutien à ces transitions", notamment en utilisant leur "assistance technique" et leur "capital catalyseur pour récompenser les ambitions des pays et attirer des financements privés", détaille la commission.
Le rapport propose aussi d'"explorer d'autres solutions innovantes, notamment des crédits carbone propres à haute intégrité". Ces mécanismes de compensation sont très discutés même si de nouvelles règles ont été adoptées à la COP29 pour permettre à l'ONU de superviser ce marché. Pour l'ONG Reclaim Finance, "toute transaction de compensation annulerait les avantages climatiques découlant de la fermeture des centrales au charbon".
Le rapport est dévoilé au moment où le monde se retrouve à la COP29 de Bakou en Azerbaïdjan (11-22 novembre) avec, comme cible, de s'accorder sur un nouvel objectif d'aide financière que les pays développés doivent fournir au monde en développement pour s'adapter au changement climatique et assurer leur transition écologique.
Il s'agit du premier rapport de la Commission de transition du charbon, une instance qui réunit gouvernements, organisations internationales et institutions financières, co-présidée par la France, qui veut sortir du charbon en 2027 et l'Indonésie, qui en est encore très dépendante. Elle fait partie de l'"accélérateur de la sortie du charbon", une initiative lancée l'an dernier par la France lors de la COP28 à Dubaï, qui s'était achevée sur un accord des pays à accélérer la transition en dehors des énergies fossiles.