Avenir des infrastructures gazières aux horizons 2030 et 2050, dans un contexte d’atteinte de la neutralité carbone

En 2022, la consommation brut de gaz en France s'est élevée à 430 TWh, soit une chute de 9,3% par rapport à 2021 dans un contexte de fortes tensions avec l'effondrement des importations de gaz russe en Europe (- 62% entre 2021 et 2022).

Dans le cadre des travaux préparatoires de la prochaine Programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE), la CRE (Commission de régulation de l'énergie) a publié début avril l'étude ci-après qui a « pour principal objectif d’apporter un éclairage quant aux effets sur les infrastructures gazières de différents scénarios de production et de consommation de gaz aux horizons 2030 et 2050 ».

La CRE formule dans ce rapport 9 enseignements, sur la base de 3 scénarios « représentant chacun des évolutions différenciées mais s’inscrivant tous les trois dans l’objectif de neutralité carbone en 2050 ». À l'horizon 2050, le rapport prend des hypothèses très différentes concernant la consommation gazière de la France : de 165 TWh⁽¹⁾ dans le scénario bas (produit par l'Ademe) à 320 TWh dans le scénario haut (provenant des gestionnaires de réseaux).

Précisons que la CRE se fixe, dans ce travail prospectif, « comme contrainte d’étudier des scénarios avec un bilan équilibré à la maille France, c’est-à-dire que la production annuelle de gaz vert doit égaler la consommation annuelle, ce qui permet d’arrêter la consommation de gaz fossile à l’horizon 2050 tout en assurant la souveraineté énergétique de la France ».

Selon la CRE, l'adaptation des réseaux « pour accueillir la production de gaz décarboné nécessitera des investissements compris entre 6 et 9,7 milliards d'euros d’ici 2050 en fonction des scénarios. L’effort d’investissement annuel correspondant (entre 200 et 300 millions d'euros par an) reste raisonnable au regard des coûts d’investissements actuels (1,3 milliard d'euros par an) ».