Barrage hydroélectrique de Roselend et sa retenue d'eau. (©EDF-Dominique Guillaudin)
« Le risque de déséquilibre entre l’offre et la demande en électricité est estimé à faible » pour l'hiver 2023-2024, a indiqué ce 8 novembre le gestionnaire de réseau RTE (rapport consultable en bas de cet article).
Une consommation « toujours très basse »
Pour l'hiver à venir, « les paramètres économiques actuels tendent à conforter la vision d’une consommation d’électricité toujours très basse », indique RTE, compte tenu de prix « plus élevés que leur niveau d’avant crise » et des efforts de sobriété (un second plan gouvernemental a été lancé au mois d’octobre 2023).
Selon le scénario de référence de RTE (dans la continuité de la tendance observée en 2023), la consommation d'électricité en France pourrait, durant l'hiver 2023/2024, atteindre « des niveaux similaires à ceux de l’hiver dernier et inférieurs d’environ 8% à 9% aux niveaux pré-crise sanitaire ». Sur l'ensemble de l’année 2023, la consommation française corrigée des effets météorologiques serait dans cette hypothèse « proche de 440 TWh ».
Même dans le cas d'une « reprise rapide et de moindres économies d’énergie », la consommation d'électricité cet hiver pourrait se maintenir entre 4% et 5% en dessous des niveaux de demande des hivers précédant la crise sanitaire selon le gestionnaire de réseau.
Même en vas de forte vague de froid (similaire à la situation de février 2012, avec des températures moyennes en France inférieures de 8°C à la normale saisonnière ayant conduit à une pointe historique de consommation de 102 GW), la pointe de demande électrique « resterait cet hiver a priori significativement inférieure à 100 GW », précise RTE.
Une offre en forte amélioration par rapport à l'hiver dernier
Outre le niveau limité de la demande attendue, plusieurs grands facteurs côté offre renforcent la confiance dans l'équilibre du réseau électrique pour l'hiver à venir : « des stocks hydrauliques et gaziers élevés pour la saison, et une disponibilité du parc nucléaire qui s’est significativement améliorée même si elle n’a pas encore retrouvé un niveau nominal ».
Dans le détail, RTE envisage une forte amélioration de la disponibilité du parc nucléaire français par rapport à l'hiver dernier : « de l’ordre de 45 GW au 1er décembre 2023, et 50 GW en janvier 2024 » (contre 55 GW sur ces deux mois avant la crise du Covid, situation « nominale »). Le remplissage des stocks hydrauliques est par ailleurs « au-dessus des moyennes historiques » malgré les épisodes de sécheresse (en 2022, la production hydroélectrique française avait atteint son plus bas niveau depuis 1976).
Pour rappel, le nucléaire et l'hydroélectricité sont les deux principales filières productrices d'électricité en France : elles ont respectivement compté pour 62,7% et 11,1% du mix électrique national en 2022.
Consulter les « Perspectives pour le système électrique pour l’hiver 2023-2024 ».