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Le réseau de recharge Ionity demande que les objectifs européens de transition vers la voiture électrique restent "stables", au moment où ceux-ci sont en discussion à Bruxelles, a indiqué jeudi son patron Jeroen van Tilburg.
« Que les choses soient prévisibles »
"On demande que les choses soient prévisibles. On peut ne pas apprécier ces objectifs ou les trouver difficiles à atteindre. Mais si vous modifiez constamment les règles du jeu, vous ne pouvez pas jouer", a souligné M. van Tilburg dans un entretien à l'AFP.
L'Union européenne a lancé fin janvier une vaste concertation avec les constructeurs automobiles européens, en difficulté, leur promettant des "flexibilités" pour passer le cap de l'électrification des véhicules.
Jeroen van Tilburg a participé au développement du réseau de bornes de Tesla en Europe avant d'arriver en mai 2024 à la tête d'Ionity, une coentreprise lancée par plusieurs grands constructeurs (Volkswagen, BMW, Mercedes, Ford, Hyundai) pour couvrir l'Europe de bornes de recharge à haute puissance.
"Ce dont nous avons besoin, c'est le soutien de nos partenaires, les constructeurs, pour qu'ils continuent à produire de beaux véhicules à un prix attractif, et que les gouvernements continuent à les subventionner", a souligné M. van Tilburg.
Il faut aussi que le réseau électrique se "modernise" dans de nombreux pays, où installer une station de recharge peut parfois prendre "plusieurs années", comme aux Pays-Bas ou au Royaume-Uni.
« Réussite impressionnante » en France
Ionity compte près de 5 000 bornes sur 700 stations à travers l'Europe. Après avoir équipé les autoroutes en priorité, pour faciliter les voyages, Ionity commence "maintenant à investir dans sa prochaine phase de croissance, en se rapprochant des villes", a souligné M. van Tilburg. Il s'agit de séduire notamment les automobilistes "qui n'ont pas accès à la recharge à domicile", en établissant des stations près de supermarchés (comme les Système U en France) ou de cafés Starbucks.
Ionity compte également attirer les flottes de taxis et d'utilitaires avec des offres spéciales. Le réseau doit encore se développer dans le sud de l'Europe, en Espagne par exemple, où le marché électrique est balbutiant et les chargeurs sont "entre trois et quatre fois moins utilisés" que dans d'autres pays, selon le patron d'Ionity.
La France, elle, est passée en quelques années d'un "désert de la recharge" à une "réussite impressionnante" en matière de densité de chargeurs, s'est félicité M. van Tilburg.
Toute l'industrie doit aussi rendre "plus transparents" les tarifs de la recharge, a souligné le patron d'Ionity, alors qu'ils restent souvent difficile à prévoir. Ionity comme ses concurrents FastNed ou TotalEnergies poussent notamment les utilisateurs à souscrire des abonnements mensuels pour bénéficier de tarifs préférentiels et stables.