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Total et Engie ont annoncé mercredi la signature d'un accord de coopération pour développer et exploiter le plus grand site en France de production d'hydrogène à partir d'électricité renouvelable, qui dans un premier temps alimentera la bioraffinerie de La Mède (Bouches-du-Rhône).
Le projet, baptisé Masshylia, sera implanté dans la bioraffinerie de Total à La Mède. Alimenté par des fermes solaires d'une capacité globale de plus de 100 megawatts (MW), l'électrolyseur de 40 MW produira cinq tonnes d'hydrogène par jour, répondant aux besoins du processus de production d'agrocarburants et évitant ainsi 15 000 tonnes d'émissions de CO2 par an, ont indiqué les entreprises dans un communiqué commun.
Le projet prévoit une solution de stockage pour gérer l'intermittence de la production solaire. Selon les deux groupes, il intégrera des innovations "préfigurant les solutions de décarbonation de l'industrie, sans précédent en Europe". Dans un second temps, de nouvelles fermes renouvelables pourront être développées pour l'électrolyseur, qui aura la capacité de produire jusqu'à 15 tonnes d'hydrogène par jour.
Les deux partenaires visent un début de construction en 2022 pour une production en 2024, sous réserve de mise en place des soutiens financiers et autorisations publiques nécessaires. Des demandes de subventions ont été déposées auprès des autorités françaises et européennes.
"L'association de deux grandes entreprises énergétiques françaises va permettre de développer la filière hydrogène et d'en devenir les leaders", a commenté Philippe Sauquet, président de la division Gas, Renewables & Power de Total. Ce partenariat "ouvre la voie à un hub d'hydrogène renouvelable multi-usages, fortement ancré dans la région et avec une portée internationale", a assuré Gwenaëlle Avice-Huet, directrice générale adjointe d'Engie chargée des énergies renouvelables.
L'UE et plusieurs pays dont la France ont annoncé des plans d'investissement destinés à développer la production d'hydrogène non carboné, qui permettrait de rendre plus propres industrie et mobilités lourdes. En 2020, 880 000 tonnes d'hydrogène industriel ont été produites en France (utilisé par exemple pour le raffinage pétrolier ou la fabrication d'engrais chimiques). À horizon 2030, la filière vise 1,35 million de tonnes, pour des usages étendus et décarbonés à 52% (issues d'énergies renouvelables, voire aussi nucléaire ou fossile avec capture du carbone).
Total, par exemple, s'intéresse à l'hydrogène à base de gaz avec capture de CO2 et à base d'électricité renouvelable, pour la décarbonation de procédés industriels, la mobilité et le gaz. Engie indique avoir plus de 30 projets dans 10 pays.