Un risque « élevé » de tensions sur le réseau électrique français en janvier à cause des difficultés du nucléaire

  • AFP
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Le gestionnaire du réseau de transport d'électricité RTE a averti vendredi qu'il existait désormais un risque "élevé" de tensions sur le réseau électrique français en janvier, en raison du redémarrage plus lent que prévu de réacteurs nucléaires EDF.

Le risque de recours au dispositif Ecowatt, et en particulier au signal d'alerte rouge, apparaît "élevé sur le mois de janvier mais dépendra largement des conditions climatiques et de la possible survenue d'une vague de froid même modérée", selon l'actualisation mensuelle des "perspectives pour le système électrique publiée" par RTE.

En clair : le risque que RTE appelle les Français à réduire leur consommation électrique en janvier, sous peine de coupures de courant, a augmenté. "Le mois de janvier concentre à présent davantage de risque" que dans son analyse antérieure, écrit RTE.

Pour l'heure, la baisse de la consommation électrique, observée depuis plusieurs semaines (-6,6% sur 4 semaines par rapport à la moyenne de 2014 à 2019), "réduit le risque sur la sécurité d'approvisionnement" électrique pour l'hiver.

Mais des incertitudes subsistent en raison d'une indisponibilité record du parc nucléaire d'EDF cet hiver. Avec près de la moitié de ses 56 réacteurs à l'arrêt, pour des maintenances programmées ou des problèmes de corrosion avérés ou soupçonnés, la production d'électricité nucléaire devrait atteindre cette année un plus bas historique, entre 275 et 285 térawattheures (TWh).

Hiver normal ou froid ?

Ainsi, selon le "scenario le plus probable", seuls de l'ordre de 40 gigawatts (GW) de puissance du parc nucléaire devraient être disponibles début janvier, selon la prévision de RTE, soit environ 65% de la capacité nucléaire installée. La perspective d'atteindre 45 GW comme initialement prévu le 14 septembre par RTE dans la présentation de son scénario hivernal, apparaît désormais "improbable" mais "pas impossible" selon Thomas Veyrenc, directeur exécutif en charge de la stratégie, de la prospective et de l'évaluation de RTE, lors d'un point presse en ligne.

EDF, de son côté, prévoit dans son calendrier officiel une disponibilité de 48 GW au 1er janvier, selon l'analyse de l'AFP. "Nous avons constaté un petit écart mais réel par rapport à notre scenario central, un retard de l'ordre de deux semaines", sur la prévision de disponibilité du parc nucléaire, un écart qui pourrait être "plus significatif" en janvier, selon RTE.

Les raisons : les "mouvements sociaux" en septembre et octobre, qui ont mis un coup d'arrêt à des travaux ainsi que des "retards et aléas techniques" dans la maintenance courante. En revanche, cette situation n'est pas liée aux travaux pour régler les problèmes de corrosion sous contraintes, programmés sur 16 réacteurs considérés comme "sensibles ou fortement sensibles" à ce phénomène.

D'ici là, la probabilité d'activation du signal rouge Ecowatt qui avertit de possibles coupures ciblées par l'envoi d'une alerte apparaît "peu probable" pour la fin du mois de novembre, et "moyen" pour début décembre. Les autres signaux d'Ecowatt sont vert et orange.

"Le niveau de risque quantitatif est inchangé sur l'ensemble de l'hiver. Mais il va se répartir un peu différemment: moins de risque en décembre, plus en janvier, moins fin février et mars. Mais quantitativement sur l'hiver c'est le même risque et donc le nombre de jours Ecowatt rouges attendus n'est pas modifié par rapport à ce que nous avons publié en septembre", a expliqué Thomas Veyrenc. En cas d'hiver normal, le nombre d'activations du signal Ecowatt rouge est estimé de 0 à 2, et de 0 à 5 en cas d'hiver froid, a dit RTE.

Commentaires

Larderet
RTE est très mal venu de craindre un risque élevé de tensions sur le réseau électrique français en janvier, en sous-entendant que la responsabilité en incomberait principalement à EDF. C’était en effet sa mission de prévoir à long terme les besoins futurs, laquelle mission a été remplie en dépit du bon sens essentiellement depuis le mandat de M. Brottes. Ainsi, RTE déplore une disponibilité du nucléaire de 65% de la capacité installée... Combien de jours dans l’année la disponibilité de l’éolien et du solaire atteint-elle 65% ?
Rochain Serge
Quand on veut expliquer aux autres on s'informe un peu mieux... Cela fait 8 mois que la capacité nucléaire est inférieure à 50 % avec même des semaines entières avec des productions de 26 GW pour une capacité installée de 61,5 GW ! Ou sont donc vos 65%. surestimées de plus de 20%. Et EDF ne s'en sort pas jusqu'à ptesent aucun de ses engagements n'a été tenu, pas plus pour la remise en marche de l'ancien nucléaire que pour L'EPR. Au fur et à mesure qu'ils remettent en marche des réacteurs arrêtés s'en sont d'autres qui tombent en panne ! De bouchez vous les yeux et regarder les chiffres ils sont publics sure eco2mix et sur nuclear monitor et vous aurez une véritable image chaque jour de la réalité sur la décrépitude du nucléaire. Ce n'est pas RTE qui est charger de la bonne marche des réacteurs D'EDF !
Philippe Vincent
Encore merci aux grévistes qui ne pensent qu'à leur pomme. Peu importe ce que cela fera prendre comme risque cet hivers aux installations et aux consommateurs français, pourvu que ça rapporte. C'est un fait connu de tous (l'occasion était trop bonne) mais ça fait mauvais genre d'en parler à voix haute hein ...! Inutile de me répondre en tirant sur la caravane, je ne répondrais pas.
Jean FLUCHERE
Ce n'est pas de la responsabilité d'EDF et du nucléaire. La pleine responsabilité de la situation actuelle incombe à RTE qui a le devoir de par la loi de faire des bilans prévisionnels sur l'équilibre Production-consommation. Depuis 2008, les Présidents de l'ASN demandent à RTE de conserver des marges de production au cas où le nucléaire devrait faire face à un incident générique. De 2015 à 2020, les Présidents de RTE ont fait fermer 10 000 MW de thermique classique et 1 800 MW de nucléaire. En allant contre leurs propres ingénieurs et contre les prévisions de Dominique Maillard Président de RTE qui avait alerté lors de sa dernière année de Présidence. Les Présidents de RTE au lieu de s'appuyer sur la compétence de leurs ingénieurs ont suivi les âneries du scénario Négawatt qui prévoyait une baisse continue de la consommation au moment même où tout le monde savait que pour remplacer les énergies fossiles, il faudrait de plus en plus d'électricité bas carbone. Le résultat est clair nous n'avons plus que 85 000 MW mobilisables si tout est disponible au lieu de 100 000 MW en 2015. Certains devraient aller en justice pour n'avoir pas respecté leur responsabilité plus par idéologie que par ignorance. Quant à Négawatt, ses scénarios sont à jamais discrédités.
Rblase
pour compléter votre remarque, sur la même période (depuis 2010) , il a été installé 20000W d'éolien et 6000Mw de centrale gaz, 20000MW d'éolien x.23 soit 4600MW " utile", ceci pour dire que l'on pourrait faire l'économie des investissements dans l'éolien, aujourd'hui ces centrales gaz qui devaient tourner qu'en appoint le sont plein pot.
Rochain Serge
Des chiffres à dormir debout sortis du chapeau d'un magicien destinés à faire masse mais seulement folklorique. Ce n'est pas l'éolien le cheval de notre énergie, c'est le nucléaire, mais il montre son incurie... Alors pour la masquer on. Parle de l'éolien... Que c'est minable !
MXT
Si vous me permettez ce petit jeu de mot M. Rochain, je dirais même que le nucléaire est le cheval de notre énergie mais il montre son écurie ! Merci de rappeler inlassablement et avec pugnacité les déboires du nucléaires à ceux - nombreux ici - qui 'l'ont choisi pour religion.
Rochain Serge
Une écurie bien malade et depuis déjà 8 mois. En été, comme la cigale on ne s'en inquiétait pas, d'ailleurs EDF nous rappelait dans cesse que pour l'hiver tout serai rentré dans l'ordre. Quelle chance il a pris son temps pour arriver cet hiver, mais maintenant il est tout de même là tandis qu'il y a toujours 24 réacteurs à l'arrêt et bien que les vents soient favorable on en profite que quand il souffle dans les Hauts de France et le Grand Est, là où se trouvent 60% de nos éoliennes, nous sommes contreint de continuer à importer massivement depuis chez nos voisins qui n'ont pas eu notre légèreté de cigale et se sont montré plus fourmis.
Yann
La responsabilité d'EDF est pleine et entière. Il n’y a pas un industriel qui table sur une disponibilité de 60% et aucun TSO ne considère ce taux de disponibilité pour le nucléaire. Il s'agit bien d'une faillite industrielle d'EDF. Considérer une disponibilité de 60% au lieu de 80% implique de construire de nouvelles installations ce qui serait économiquement insupportable vu le niveau des coûts fixes du nucléaire. Il y a défaillance des plans de maintenance du à des recettes insuffisantes. C'est double peine pour EDF qui ne profite pas du marché tiré par le coût marginal du fossile. D'autre part certains confondent disponibilité et coefficient d'utilisation principalement pour le renouvelable qui est disponible et d'une utilisation aléatoire selon les conditions météorologique.
Rochain Serge
Fluchere ne crache pas dans la soupe de celui qui l'a nouti... Il préfère cracher dans celle du voisin. RTE n'est pas chargé de produire ce qu'EDF leur a dit qu'il serait en mesure de fournir à telle ou telle période. Mais EDF à menti, comme toujours, et son nucléaire ne produit pas ce qu'EDF avant annoncé à RTE. le problème n'est pas ailleurs. Le nucléaire ne s'en sort pas, regardez nuclear monitor... là cata est permanente depuis 8 mois ! Quand un réacteur repart, un autre tombe en carafe et c'est en permanence entre 25 et 30 réacteurs qui sont au bord du chemin. Les longs discours des Fluchere et autres nucleophiles n'y changeront rien, le nucléaire a son avenir derrière lui.
regis
"RTE a menti.." .."EDF a menti..". ."C'est la faute aux grévistes.." C'est oublier un peu vite qui détermine la politique énergétique du pays et qui nomme les responsables de ces entreprises qui les appliquent.. On paye l'absence de stratégie de tous les gouvernements qui se sont succédés depuis 25 ans, au profit de décisions démagogiques de court-terme. Facile alors de critiquer le thermomètre, quand la température monte.. Quant à la "politique salariale".. -6% de perte de pouvoir d'achat du SNB (Salaire National de Base) dans les IEG / Inflation de 2009 à 2021..
Daphné
On en est toujours à s'invectiver sur pour ou contre le nucléaire, pour ou contre les éoliennes. c'est manquer de largeur de vues. Actuellement le Pays a besoin de TOUTES les sources d' énergie électriques disponibles mais surtout du stockage pratiquement inexistant. A quoi sert de diminuer le chauffage si les réacteurs marchent à fond? L'électricité en plus s'écoulera là où il y a demande la plus forte ou là où elle est dérivée . Avec le système de réseau continental les fermes d'éoliennes du nord avec un bon vent d'automne tourneront à fond en crête mais l'électricité en excédent doit être consommée soit par le voisin Allemand ou Belge soit vers le sud. Il faut se préparer à charger les téléphones et les ordinateurs aux heures creuses , de 1h. à 5h. puisqu'elles ne serviront pas plus lorsque nous seront en manque qu'en temps ordinaire. Actuellement, l'électricité la moiins chère est l'hydraulique historique à 1,5 cts d'euro/kwh . ( le nucléaire historique à 4,9 cts d'E, l'éolien terrestre et offshore, 8 cts d'E , le photovotaïque 12 cts d'E, les nouvelles centrales à gaz 9cts d'E ) En utilisant des électrolyseurs de 1MW branchés à 1000 de nos quelques 1500 ouvrages hydroélectriques ( entre 10 et 15MW ) on obtient 400 T/j. d'H2 sans pollution et de quoi faire tourner pas mal de turbines de relais. Il faut aussi l'électricité pour le comprimer et des contenants résistants et étanches qu'on sait produire. On peut même l'injecter à 20% dans les gazoducs existants pour augmenter le rendement du GN domestique ou celui des usines gazières autant de moins à importer. On pourra aussi brancher par la suite les électrolyseurs aux réacteurs nucléaires rénovés .Ceux-là fonctionneraient aux heures creuses et prolongées grâce aux tubes caloporteurs à sel liquide. Tout est prêt, on a toutes les entreprises, les travailleurs, les cadres, les sources d'électricité propres disponibles. Comme dit l'AIE, il manque une volonté politique. Au sujet de la corrosion dans les conduites des réacteurs nucléaires sait-on d'où elle provient? Je soupçonnais le MOX utilisé surtout en France, qui aurait des effets corrosifs? Si cela est le cas ne faudrait-il pas abandonner ce "combustible" ? Indubitablement les réacteurs en arrêt vont nous manquer. Braves bêtes, ils sont vieux mais tirent encore bien la charrue! Pour conforter M. Rochain, nous avons enfin un parc d'éolennes offshore à Saint- Nazaire... !!!!!

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