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Au moins un quart de la surface de la Terre deviendrait "considérablement" plus sèche même si l'objectif de maintenir le réchauffement en deçà de 2°C est atteint, selon une étude publiée lundi.
Mais si l'humanité parvient à contenir le réchauffement sous 1,5°C, cette "aridification" serait épargnée à deux-tiers des terres concernées par un scénario à 2°C, selon cette étude publiée dans la revue Nature Climate Change.
L'Accord de Paris sur le climat, signé en 2015, vise à contenir la hausse de la température sous le seuil critique de 2°C par rapport à l'ère pré-industrielle, voire 1,5°C.
Si l'objectif de 1,5°C était atteint, des parties du sud de l'Europe, du sud de l'Afrique, de l'Amérique centrale, de la côte australienne et de l'Asie du Sud-Est (zones qui accueillent plus de 20% de la population mondiale aujourd'hui) "éviteraient une aridification importante", a expliqué l'un des auteurs de l'étude, Su-Jong Jeong, de l'université de Science et de Technologie de Shenzhen, en Chine.
"Parvenir à 1,5°C serait une action significative pour réduire la probabilité de l'aridification et les effets associés", a-t-il indiqué à l'AFP.
Quand les terres deviennent plus sèches, la dégradation des sols et la désertification s'accélèrent, tout comme la perte de biodiversité, notamment plantes et arbres indispensables pour absorber le CO2, responsable du changement climatique. L'aridification attise également sécheresses et incendies.
Les scientifiques ayant réalisé l'étude se sont basés sur les projections de plusieurs modèles climatiques.
Selon eux, avec une hausse des températures de 2°C --qui pourrait arriver entre 2052 et 2070--, entre 24% et 32% de la surface terrestre deviendrait plus sèche.
Cela ne veut pas dire que ces zones deviendraient arides, mais simplement plus sèches qu'aujourd'hui. Toutes les catégories climatiques sont en effet concernées, des zones humides aux zones hyper-arides.
Mais si l'objectif de 1,5°C était atteint, seulement 8 à 10% des terres deviendraient plus sèches, a précisé Su-Jong Jeong.
En vertu de l'Accord de Paris, les Etats se sont engagés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Mais sur la base de ces engagements nationaux, la planète se dirige toujours vers +3°C.
Déjà, une hausse de moins de 1°C a suffi à provoquer plus de précipitations, le rétrécissement de la banquise ou l'augmentation du niveau moyen des océans.