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Vérifier si elles prennent feu en cas de surcharge, tester leur résistance aux vibrations: un centre de test des batteries pour véhicules électriques, présenté comme unique en Europe, a été inauguré mardi au sein de la "vallée de la batterie" du nord de la France.
Ce "Giga Test Centre" a été créé par le CRITT M2A, un centre de recherche sur les mobilités issu d'un partenariat public-privé, à Bruay-la-Buissière (Pas-de-Calais), dans une région qui doit accueillir les quatre usines de batteries pour voitures électriques annoncées en France.
CRITT M2A a investi 13,7 millions d'euros pour transformer ses installations dédiées au thermique en un centre de pointe testant la conformité des batteries de véhicules électriques, et les mettant à l'épreuve en vue de leur homologation.
Les installations comportent des "enceintes climatiques" où les cellules de batteries seront soumises à des températures allant de -40 à +90 degrés, un bunker où les batteries seront mises en situation de surcharge ou de court-circuit pour observer si elles s'embrasent ou explosent, et un "pot vibrant" pour tester leur résistance aux vibrations.
Premier client, ACC, coentreprise de Stellantis, TotalEnergies et Mercedes-Benz, qui a ouvert en mai la première méga-usine de France, située à une trentaine de kilomètres de là, à Douvrin.
Verkor, qui doit s'implanter à Dunkerque (Nord), a également prévu d'y effectuer des essais. De nouveaux investissements sont prévus pour faire face aux besoins des autres méga-usines dans les prochaines années.
"En Allemagne, les constructeurs ont intégré eux-même leurs propres essais de conformité de production" alors que "dans la vallée de la batterie" française, "on propose d'investir pour eux et de mutualiser cela", explique le président du CRITT M2A Jérôme Bodelle.
Il constate une "très grosse tension en Europe sur les moyens d'essai" des batteries électriques, sur fond de "renouvellement de technologies permanent" et d'évolution des normes.
"Les besoins de batteries vont être multipliés par dix dans les dix années à venir, et les besoins en matière de tests et de certification sont considérables", a résumé Marc Mortureux, directeur général de la Plateforme automobile (PFA), qui représente constructeurs et équipementiers. "Il y a des enjeux de sécurité, de durabilité", a-t-il ajouté, indiquant qu'en septembre, 19% des voitures immatriculées en France étaient électriques.