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Une des deux lignes électriques alimentant la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia a été coupée par un bombardement, a annoncé vendredi le ministre ukrainien de l'Énergie, Guerman Galouchtchenko, qui a dénoncé une attaque russe de grande ampleur contre les infrastructures ukrainiennes.
"L'ennemi mène actuellement la plus grande attaque contre l'industrie énergétique ukrainienne de ces derniers temps", a déclaré M. Galouchtchenko sur Facebook. "En raison de bombardements, une des lignes de transmission d'énergie alimentant la centrale nucléaire de Zaporijjia a été coupée", a-t-il ajouté.
L'opérateur ukrainien Energoatom a confirmé qu'après cette coupure, la centrale n'était plus reliée au réseau électrique de l'Ukraine que par une seule ligne, récemment réparée par des techniciens ukrainiens après avoir été elle aussi hors service pendant longtemps en raison d'un autre bombardement.
"Cette situation est extrêmement dangereuse et menace de déclencher une situation d'urgence, car dans l'éventualité d'une déconnexion de cette dernière ligne de communication avec le réseau électrique national, la centrale nucléaire de Zaporijjia sera au bord d'un nouveau black-out", a averti Energoatom.
En cas de coupure de cette dernière ligne, les réacteurs de cette centrale, la plus grande d'Europe, ne dépendront plus pour leur refroidissement que des générateurs diesel de secours, a rappelé l'opérateur, qui souligne qu'un accident nucléaire se produira si ces générateurs s'arrêtent à leur tour de fonctionner.
Depuis le début de la guerre, la centrale de Zaporijjia a subi huit black-outs complets et un black-out partiel ayant entraîné le déclenchement des générateurs diesel auxiliaires, selon Energoatom. Selon le gouverneur de Zaporijjia, douze missiles russes sont par ailleurs tombés sur la région durant la nuit, détruisant plusieurs maisons et causant un nombre indéterminé de blessés.
Des responsables de nombreuses autres régions d'Ukraine ont fait état d'attaques contre des infrastructures énergétiques durant la nuit. Petro Andriouchtchenko, un conseiller du maire ukrainien de la ville de Marioupol sous contrôle russe depuis 2022, a affirmé sur Telegram, photos à l'appui, qu'un missile russe avait touché un trolleybus qui circulait sur le barrage hydroélectrique de Dnipro (centre), tuant les civils qui voyageaient dedans. Aucune confirmation ni bilan n'étaient disponibles dans l'immédiat de la part des autorités.
Oleksandr Symtchychine, maire de la ville de Khmelnytskyi, dans l'ouest du pays, a pour sa part décrit "une matinée horrible" avec des dégâts contre des infrastructures et des immeubles résidentiels. "Il y a des victimes parmi les civils", a-t-il écrit sur son compte Telegram.
Les autorités régionales de Kharkiv, Soumy (nord-est), Kryvyï Rig (centre), Ivano-Frankivsk, Vinnytsia et Khmelnytskyi (ouest) ont également fait état d'attaques contre leurs infrastructures ayant provoqué des pannes de courant. "Le but n'est pas juste d'endommager, mais d'essayer encore, comme l'année dernière, de causer une défaillance à grande échelle du système énergétique du pays", a estimé le ministre de l'Énergie.