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L'alimentation en énergie de l'Ukraine cet hiver constituera le défi "le plus sévère" à relever depuis le début de l'invasion russe en février 2022, s'alarme jeudi l'Agence internationale de l'énergie (AIE) qui préconise dix mesures pour aider le pays à restaurer ses infrastructures attaquées, afin de faire face à l'arrivée du froid.
"Le système énergétique ukrainien a survécu aux deux derniers hivers (...) mais cet hiver sera, de loin, son test le plus sévère à ce jour", a déclaré le directeur général de l'AIE, Fatih Birol, dans un rapport publié jeudi, qui s'inquiète aussi pour la Moldavie après l'arrêt du transit du gaz russe en Ukraine annoncé pour fin 2024.
Après la perte de "plus des deux tiers" de la capacité de production d'électricité de l'Ukraine depuis l'invasion russe, le rapport suggère une dizaine de solutions à mettre en place rapidement pour réparer ou remplacer les centrales endommagées par les attaques russes ou occupées par les troupes russes, comme la centrale nucléaire de Zaporijjia.
La situation en Ukraine "constitue aujourd'hui l'un des problèmes de sécurité énergétique les plus urgents au monde", alerte l'AIE, qui est l'agence pour l'énergie des pays développés de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
Elle préconise notamment de hâter la "livraison d'équipements et de pièces détachées" pour réparer les centrales endommagées ou détruites, et d'augmenter les capacités d'importation d'électricité et de gaz venant de l'Union européenne.
Le rapport souligne aussi le besoin de renforcer "la sécurité physique et informatique des infrastructures énergétiques critiques" en Ukraine, d'accélérer "la décentralisation" de la production électrique et d'investir dans l'efficacité énergétique.
Pour la Moldavie, "l'hiver pourrait être déstabilisant" aussi, s'inquiète l'AIE.
Même si ce pays n'est pas exposé à des bombardements russes comme l'Ukraine, il dépend de la Russie pour deux tiers de son approvisionnement en électricité, car la principale centrale au gaz qui l'alimente est basée dans la région séparatiste prorusse moldave de Transnistrie.
Or l'arrêt du transit du gaz russe via l'Ukraine au-delà du 31 décembre "crée une incertitude significative pour les livraisons de gaz à la région de Transnistrie et pour la sécurité en électricité de la Moldavie", souligne le rapport.
L'Ukraine a annoncé fin août son intention de ne pas renouveler le contrat la liant jusqu'au 31 décembre à la Russie pour faire transiter le gaz russe vers l'Europe via son réseau étendu de gazoducs.
Un renforcement des interconnexions avec les pays européens "est essentiel pour soutenir la sécurité énergétique de la Moldavie", estime l'AIE.