- AFP
- parue le
Les chefs d'État et de gouvernement de sept pays européens, dont la France, défendent le rôle de l'énergie nucléaire en Europe, dans une lettre adressée à la Commission rendue publique jeudi.
C'est "un appel d'urgence pour assurer des règles du jeu équitables pour l'énergie nucléaire dans l'UE, sans l'exclure des politiques et des avantages climatiques et énergétiques", indique le texte mis en ligne sur le site du gouvernement polonais.
La lettre, en anglais, est signée par le président français Emmanuel Macron et les Premiers ministres de Hongrie, Pologne, République Tchèque, Roumanie, Slovaquie et Slovénie. Datée du 19 mars, elle a été rendue publique jeudi. Cet appel intervient en pleine discussion à Bruxelles sur la future "taxonomie" verte européenne, qui doit conditionner l'accès aux financements et donc les investissements pour de nombreuses années.
Certains pays sont favorables à l'inclusion du nucléaire en raison de ses avantages climatiques avec ses très faibles émissions de CO2. D'autres pays comme l'Allemagne et l'Autriche y sont opposés.
Les signataires de la lettre demandent pour leur part "que les politiques énergétiques et climatiques européennes soutiennent toutes les voies vers la neutralité climatique, selon le principe de la neutralité technologique". Ils soulignent encore "l'indispensable contribution (du nucléaire) pour combattre le changement climatique" et y voient un moyen de soutenir l'essor des renouvelables et de l'hydrogène, sans oublier les emplois créés.
Les États membres ont des visions très différentes du rôle du nucléaire à l'avenir. L'Allemagne a décidé de sortir de cette énergie à la suite de la catastrophe de Fukushima (2011) et ce gros contributeur au budget de l'UE est hostile à des financements européens pour cette technologie.
Des pays comme la Pologne ou la république Tchèque comptent en revanche dessus pour limiter leur recours au charbon, très polluant et émetteur de gaz à effet de serre.
La France recourt pour sa part au nucléaire à près de 70% pour produire son électricité, un chiffre qu'elle veut amener à 50% d'ici 2035.
Si l'exécutif n'a pas encore décidé s'il comptait lancer la construction de nouveaux réacteurs, Emmanuel Macron a assuré que "notre avenir énergétique et écologique passe par le nucléaire".