TotalEnergies présente à ses investisseurs sa stratégie depuis New York

  • AFP
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Diversification, baisse des prix et... cotation à Wall Street : le géant pétrogazier français TotalEnergies présente mercredi sa stratégie devant ses investisseurs réunis à New York, là où le PDG Patrick Pouyanné envisage d'installer une cotation en Bourse, en plus de Paris, un projet qui a défrayé la chronique au printemps.

Projet de cotation à la Bourse de New York

Avec New York comme décor, une tradition suivie depuis 2017, le PDG s'adressera à un parterre d'analystes et d'investisseurs à partir de 15h30, une grand-messe qui devrait être scrutée des deux côtés de l'Atlantique.

D'abord parce que le groupe, qui figure parmi les "big five" des majors pétrolières, va exposer ses perspectives dans un contexte de baisse des prix de l'énergie.

Ensuite parce que M. Pouyanné devrait, selon une source proche du dossier, "faire un point" sur un sujet très brûlant vu de France : le projet de cotation à la Bourse de New York.

En révélant fin avril à Bloomberg que le groupe étudiait une possible cotation principale de son groupe à New York, le PDG s'est attiré les foudres de la classe politique française, le président Emmanuel Macron lui demandant de "clarifier" sa position.

Plus d'actions achetés par les Américains

M. Pouyanné a par la suite évoqué une "erreur de traduction" : il ne voulait pas parler d'une cotation principale à Wall Street mais d'une transformation en actions classiques de titres déjà échangés sous une forme réservée aux entreprises étrangères, mais limités en nombre.

Le PDG avait expliqué à Bloomberg, puis au Sénat à Paris, que les Américains achètent plus d'actions que les Européens. Près de la moitié - 48% - de l'actionnariat de TotalEnergies est désormais constituée d'actionnaires institutionnels nord-américains (fonds de pension, gestionnaires d'actifs, assureurs...).

La raison : le plus grand appétit outre-Atlantique pour les projets d'énergies fossiles, alors que l'UE muscle sa réglementation pour flécher les investissements vers la transition énergétique.

Mais selon BFM Business, le PDG doit encore convaincre le conseil d'administration de son groupe, qui s'est réuni jeudi dernier et reste divisé sur le dossier, par ailleurs abordé la semaine dernière lors d'une réunion entre M. Pouyanné et Matignon. Contacté, le groupe ne fait aucun commentaire sur le sujet qui est "du ressort des travaux du conseil d'administration".

Un environnement moins favorable

Au lendemain du lancement au Suriname d'un mégaprojet pétrolier à plus de 10 milliards de dollars, le PDG, sous le feu des critiques des associations de défense du climat, devrait également donner des perspectives sur sa stratégie qui repose - outre le pétrole à bas coûts - sur l'électricité renouvelable et le gaz, sur lequel le groupe mise comme alternative moins polluante au charbon, avec les regards tournés vers l'Asie.

Or l'environnement est beaucoup moins favorable compte tenu de la baisse des prix pour l'électricité, le gaz et le pétrole, repassé sous la barre des 70 dollars le baril le mois dernier, et d'interrogations sur la croissance de la demande de pétrole, en particulier en Chine.

"On s'intéressera beaucoup à ce que chacune des majors a fait pour consolider son modèle économique face à la baisse des prix, à la manière dont elles envisageront d'ajuster les dépenses d'investissement et les distributions aux actionnaires dans divers scénarios de prix, et à la manière dont les investissements dans les renouvelables seront envisagés au cas où les prix du pétrole baissent quelque peu à court terme", a expliqué à l'AFP Gabor Petroczi, directeur ressources naturelles et matières premières à Fitch Ratings.

Dans ce contexte plus déprimé, le groupe mise sur les contrats à long terme d'électricité et de gaz, avec de récents accords annoncés en Corée du Sud, Chine et Turquie - pour du gaz liquéfié -, qui doivent lui permettre de sécuriser ses ventes et de réduire son exposition aux cours baissiers.

Après des profits records engrangés en 2022 et 2023, dans le sillage de la crise énergétique, 2024 pourrait signer une année de retour à la normale pour les bénéfices de TotalEnergies.

Commentaires

Bernard
total est dores et déjà une entreprise américaine !

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