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Le président vénézuélien Nicolas Maduro a appelé lundi son homologue du Guyana Irfaan Ali à se réunir "très rapidement" dans un contexte de tension accrue entre les deux pays sur l'Essequibo, territoire riche notamment en pétrole que le Venezuela revendique comme sien.
"Il n'y a qu'une seule solution ici et c'est de reprendre le dialogue, face à face, direct", a déclaré M. Maduro lors de son émission hebdomadaire à la télévision publique. "Je suis prêt à vous rencontrer très rapidement, à l'endroit de notre choix dans les Caraïbes (...) pour reprendre les négociations de paix et mettre fin à ces menaces".
Les deux pays se livrent un duel diplomatique depuis que le Guyana a lancé des appels d'offres pétroliers pour des blocs offshore dans les eaux de l'Essequibo.
Le Venezuela a qualifié mardi ces appels d'offres "d'illégaux", puis jeudi son parlement a proposé d'organiser un référendum sur l'Essequibo. Samedi, le président Nicolas Maduro était déjà monté au créneau, attaquant Irfaan Ali: "Assez de mensonges. Assez d'irresponsabilité, de manipulation (...)Dans son empressement à satisfaire de puissants intérêts transnationaux, il est en train de transformer le Guyana en une succursale d'ExxonMobil".
"Les mesures prises par son gouvernement violent le droit international et mettent en péril la paix dans la région", avait-t-il ajouté. "Nous défendrons toujours ce qui nous appartient", avait quant à lui déclaré M. Ali dans une vidéo sur les réseaux sociaux.
L'Essequibo (ou Esequibo), parfois aussi appelé Guayana Esequiba, est un territoire de 160 000 kilomètres carrés, sous administration du Guyana (125 000 habitants des 800 000 Guyaniens en 2012) et où l'on parle anglais. Il recèle des gisements pétroliers, minéraux et de riches bassins hydrographiques.
Le Guyana, ancienne colonie britannique, affirme que la frontière entre les deux pays a été fixée en 1899 par une cour d'arbitrage. Mais, pour le Venezuela, le fleuve Essequibo est la frontière naturelle entre les deux pays, comme c'était le cas en 1777.
Ce différend a été ravivé en 2015 lorsque l'entreprise pétrolière et gazière ExxonMobil a découvert des gisements de pétrole. Le Guyana a lancé en 2018 une procédure, toujours en cours, devant la Cour internationale de Justice (CIJ) pour confirmer les frontières actuelles.
Dans une déclaration vendredi, les quinze pays de la Communauté Caribéenne (Caricom) ont assuré être "très inquiets". "Le Venezuela apportera une proposition claire et directe pour la paix, pour faire avancer un accord", a insisté lundi M. Maduro