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La qualité des opérations d'exploitation à la centrale nucléaire de Golfech (Tarn-et-Garonne) s'est encore "détériorée" en 2019, a annoncé lundi l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), qualifiant de "très mauvaise" son appréciation sur le fonctionnement général du site.
"L'ASN est très vigilante sur ce qui se passe actuellement à Golfech. Elle considère que les performances de sûreté nucléaire doivent faire l'objet d'une priorité absolue pour l'exploitant, et à ce titre-là, elle assure un suivi rapproché du site en 2020", a indiqué lors d'une vidéoconférence de presse Bertrand Frémaux, de la division de Bordeaux de l'ASN. Il a pointé une détérioration de la surveillance en salle de commande, et des défauts dans le respect des règles dans le pilotage des réacteurs.
L'ASN a également fait état d'un "manque de rigueur systémique" en matière de maintenance, notamment dans la traçabilité "très défaillante" des informations. "L'année 2019 a aussi été marquée par la déclaration de nombreux événements significatifs pour la sûreté. Huit événements sont survenus pendant l'arrêt programmé du réacteur 2, dont un classé au niveau 2" (sur 7 de l'échelle internationale de gravité des désastres atomiques, Ines), a souligné l'ASN. Il s'agissait d'un incident survenu en octobre 2019 lors d'"opérations de vidange" d'un réacteur.
En matière de radioprotection, "nous avons constaté des situations inacceptables, notamment dans la maîtrise de la propreté radiologique des locaux potentiellement contaminés", a ajouté M. Frémaux. Au chapitre de la protection de l'environnement, des efforts sont encore à faire, l'ASN ayant constaté "des rejets intempestifs de substances non-radioactives", dont une qui s'est déversée dans la Garonne.
À la suite de ces nombreux dysfonctionnements, des représentants de la direction d'EDF et du site de Golfech ont été auditionnés au siège de l'ASN à Montrouge en janvier, pour qu'ils présentent leur "plan de redressement" du site, a précisé l'ASN. Le dernier incident en date, classé de niveau 1, sur la centrale, remonte au 5 juin. Il a affecté un circuit de contrôle du circuit primaire du réacteur 1, du fait d'un défaut de maintenance.
Située sur les bords de Garonne entre Agen et Toulouse, la centrale est composée de deux réacteurs de 1 300 mégawatts permettant de couvrir en moyenne 50% de la consommation électrique de la région Occitanie. Elle avait déjà fait l'objet d'un bilan 2018 critique, l'ASN ayant alors pointé une qualité de l'exploitation "dégradée".