- AFP
- parue le
Un investisseur institutionnel a critiqué le plan de transition climat de Shell, estimant qu'il ne diminuait pas assez la consommation de pétrole, avant l'assemblée générale du géant de l'énergie la semaine prochaine, dans le viseur des militants écologistes.
Royal London Asset Management (RLAM) "a décidé de s'abstenir sur le plan de transition climat de Shell. Nous reconnaissons les progrès considérables faits par Shell dans ses efforts pour le climat (...) mais nous ne soutenons pas pleinement ce plan tel qu'il est présenté", écrit Carlota Garcia-Manas, une responsable de ce gestionnaire d'actifs, citée dans un communiqué.
"À notre avis, il n'y a pas assez de certitudes dans le plan qu'il soit aligné avec les objectifs de l'accord de Paris et les efforts mondiaux nécessaires pour contenir la hausse de température sous 1,5 degrés Celsius", ajoute-t-elle. Elle remarque que le plan de Shell "se repose fortement sur des compensations liées à la nature (à savoir le fait de planter des arbres pour compenser le CO2 émis, ndlr) et sur des cessions d'actifs" et comprend des projets "de nouvelles explorations de pétrole et gaz jusqu'en 2025".
"Nous préfèrerions que le groupe arrête l'exploration de façon imminente" et "des objectifs plus stricts de court et moyen terme pour réduire les émissions en termes absolus sur tous les périmètres" d'activité (scopes), ceux du groupe mais aussi de ses clients qui consomment ses hydrocarbures, poursuit Mme Garcia-Manas.
RLAM détient une part de 0,70% dans Shell, qui vaut environ 1,2 milliard de livres.
L'ONG Money Rebellion, affiliée à Extinction Rebellion, a prévenu qu'elle comptait organiser une action à l'assemblée générale d'actionnaires de Shell le 24 mai, quelques jours après avoir perturbé celles de HSBC et Barclays, dénonçant l'inaction voire l'hypocrisie des banques face aux énergies fossiles.
Le patron de Shell Ben van Beurden avait indiqué début mai que le groupe pourrait contribuer à la sécurité énergétique du Royaume-Uni en produisant plus d'énergie, notamment du pétrole et gaz en mer du Nord, et avait fait valoir que les hydrocarbures forés au Royaume-Uni polluent moins que ceux importés de loin et notamment de Russie.
Outre leurs plans de transitions énergétiques, les géants du pétrole et gaz comme BP et Shell sont critiqués pour leurs profits faramineux et accusés de profiter de la flambée des cours des hydrocarbures. À l'heure où le Royaume-Uni fait face à une crise du coût de la vie, les appels se multiplient envers une taxe exceptionnelle sur les bénéfices des géants énergétiques.