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Le géant italien de l'énergie Enel compte mettre sur pied sous peu une société commune avec le groupe de défense Leonardo et le constructeur nucléaire Ansaldo Nucleare pour évaluer la faisabilité de petits réacteurs nucléaires en Italie, a annoncé lundi son PDG Flavio Cattaneo.
Cette société "devrait être finalisée dans quelques jours et se concentrera sur l'étude de petits réacteurs modulaires mais ne les fabriquera pas", a-t-il déclaré devant la presse à l'issue de la présentation du plan stratégique 2025-2027.
Enel, qui exploite des centrales nucléaires en Espagne et en Slovaquie, détiendra une participation majoritaire de cette société, a indiqué M. Cattaneo.
Le retour à l'énergie nucléaire en Italie et le développement de réacteurs prendra toutefois "au moins 10 à 15 ans", et ne figurera donc pas dans le prochain plan stratégique d'Enel prévu l'an prochain, a-t-il estimé.
"L'énergie nucléaire pourrait présenter des avantages pour les industries et certains secteurs" de l'économie, a fait valoir le PDG d'Enel avant d'ajouter qu'"en Italie, il est nécessaire de produire de l'électricité à moindre coût".
"Nous n'avons pas d'énergie nucléaire, contrairement à l'Espagne et à la France, et on a vu ce qui s'est passé en Allemagne lorsqu'elle a arrêté l'énergie nucléaire et imité l'Italie, les prix ont bondi", a assuré M. Cattaneo.
L'Italie compte fixer "un cadre législatif d'ici la fin de l'année" visant à permettre la future installation dans la péninsule de réacteurs nucléaires "de troisième et quatrième génération", avait annoncé fin octobre le ministre des Entreprises Adolfo Urso.
L'annonce de ce projet d'un possible retour à l'atome civil en Italie survient près de 40 ans après son abandon par référendum en novembre 1987, dans la foulée de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl.
En juin 2011, trois mois après la catastrophe de Fukushima, une écrasante majorité de 94% d'Italiens s'était en outre prononcée contre le retour à l'énergie nucléaire, lors d'un autre référendum organisé par le gouvernement de Silvio Berlusconi.
Le gouvernement de droite et d'extrême droite dirigé par Giorgia Meloni estime cependant que le recours à l'énergie nucléaire est indispensable pour atteindre l'objectif de zéro émission nette en 2050.
Rome envisage de recourir à des petits réacteurs modulaires (PRM) de troisième génération ou à des réacteurs innovants de quatrième génération (AMR), encore au stade de recherche.
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