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Les cours du pétrole sont en légère baisse vendredi, l'attention se portant sur la hausse prochaine de production de l'Opep+ et l'intensification de la guerre commerciale après un sursaut jeudi à l'annonce de nouvelles sanctions américaine visant à réduire les exportations d'or noir de l'Iran.
Ces sanctions "contre le pétrole iranien sont le fait de Trump qui exhorte l'Iran à s'engager dans des négociations sur le nucléaire", souligne Bjarne Schieldrop, analyste chez SEB.
Elles concernent notamment plusieurs navires suspectés de faire partie de la "flotte fantôme" qui permettrait à Téhéran d'exporter son brut, et surtout une raffinerie indépendante en Chine accusée par les Etats-Unis de transformer illégalement du brut iranien.
Mais "la tentative du pétrole de se relever de ses plus bas niveaux depuis le début de l'année pourrait être chancelante", prévient Han Tan d'Exinity, ciblant la hausse de production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+) et la guerre commerciale lancée par Donald Trump comme deux facteurs baissiers pour les cours.
"Où que l'on regarde (...) les signaux d'alarme concernant le ralentissement des économies sont omniprésents. Si cela est justifié, la demande de pétrole en subira les conséquences", soutient également Tamas Varga, analyste chez PVM.
Selon M. Schieldrop, les exportations iraniennes représentaient "1,4 millions de barils par jour en février et près de 2 millions en y ajoutant les condensats", un mélange liquide composé d'hydrocarbures légers et obtenus par condensation de certains gaz naturels bruts.
"Même si nous finissons par perdre toutes les exportations de brut et de condensats de l'Iran, le monde n'aura aucun problème à couvrir ses besoins en pétrole" au vu des réserves inexploitées de l'Opep+, assure M. Schieldrop.
Vers 10H40 GMT (11H40 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en mai, perdait 0,43% à 71,69 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison le même mois, dont c'est le premier jour d'utilisation en tant que contrat de référence, se repliait de 0,40% à 67,80 dollars.
Par ailleurs, jeudi, l'Opep+ a présenté un nouveau plan de compensation pour les pays qui ont dépassé les quotas du cartel. Le Kazakhstan, l'Irak et la Russie figurent parmi les plus grands contrevenants.
Si elles sont mises en oeuvre, "ces mesures compenseront, au cours de l'été, l'augmentation de la production" qui doit débuter à partir du 1er avril, explique Arne Lohmann Rasmussen, analyste chez Global Risk Management.
"Toutefois, ce n'est pas la première fois qu'un plan de compensation est annoncé et il est peu probable qu'il soit pleinement respecté", souligne-t-il.