Prix des carburants en Outre-mer: un rapport propose l'arrêt de l'activité de raffinage de l'entreprise Sara

  • AFP
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Une mission confiée à l'Inspection générale des finances sur les prix des carburants en Outre-mer propose l'arrêt de l'activité de raffinage de la raffinerie des Antilles Sara en raison de ses coûts "élevés" pesant sur le pouvoir d'achat, selon un rapport consulté lundi par l'AFP.

L'Inspection générale des finances (IGF) avait été missionnée début 2022 par le gouvernement afin notamment d'"interroger le modèle actuel de fixation des prix" des carburants et du gaz en Guadeloupe, en Martinique et en Guyane, où l'entreprise Sara (Société anonyme de la raffinerie des Antilles) détient un monopole historique sur le raffinage.

Ce rapport, écrit en 2022 mais rendu public seulement début septembre, était attendu de longue date par les élus de ces territoires, où les prix des carburants, réglementés mensuellement par arrêté préfectoral, sont régulièrement au coeur des contestations sociales sur la vie chère.

Ces prix sont "supérieurs à ceux de la métropole (+13 centimes d'euros par litre sur le supercarburant et +7 ctsEUR/l pour le gazole en moyenne)" en Martinique, Guadeloupe ou Guyane, détaillent les auteurs du rapport, expliquant que "cet écart relativement réduit" ne tient que par "une fiscalité inférieure d'un tiers" appliquée par les collectivités territoriales.

La Sara, unique raffinerie des Antilles et Guyane françaises, importe des "produits pétroliers bruts, finis et semi-finis", raffine et stocke le carburant.

L'activité de raffinerie de l'entreprise serait le principal facteur des prix élevés du carburant, selon les auteurs du rapport qui proposent donc "l'arrêt" de cette activité, induisant un gain de 14 à 18 cts/l sur le sans-plomb.

"En contrepartie de l'abandon de l'activité de raffinage, un monopole sur l'importation pourrait être garanti à la Sara", propose la mission.

L'entreprise a, dans un communiqué publié dimanche, dit sa "consternation" face à cette recommandation faite selon elle "sans fondement avec la réalité économique ou comptable" et qui "menace directement des centaines d'emplois qualifiés".

Le rapport pointe par ailleurs la nécessité d'une plus grande transparence sur la méthode de fixation des prix, "satisfaisante" mais manquant de "pédagogie", et suggère aussi de déléguer le contrôle sur la rémunération de la Sara à la Commission de la régulation de l'énergie et non plus à l'administration.

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