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Le président de la future conférence de l'ONU sur le climat, la COP 28 prévue en novembre et décembre à Dubaï, a exhorté lundi l'industrie pétrolière et gazière, dont il fait lui-même partie, à "prendre les devants" en matière de transition climatique.
Ministre émirati de l'Industrie et patron du géant pétrolier ADNOC, Sultan Ahmed al-Jaber a été désigné, mi-janvier, président de la COP 28. "Nous avons besoin d'action, coordonnée et immédiate" en matière de transition écologique, a déclaré M. Jaber lors de la conférence CERAWeek, qui réunit des centaines de dirigeants et acteurs des secteurs pétrolier et gazier, à Houston (Texas), cette semaine.
"Personne ne peut rester sur la touche et cette industrie en particulier est essentielle au développement de solutions" pour permettre cette évolution, a fait valoir le responsable. "Elle doit assumer ses responsabilités et prendre les devants", a ajouté le patron de l'Abu Dhabi National Oil Company (ADNOC). "Le secteur pétrolier et gazier doit monter en puissance, faire plus, plus rapidement."
La nomination de Sultan Ahmed al-Jaber avait fait l'objet de critiques, de nombreuses ONG dénonçant un conflit d'intérêts.
L'industrie pétrolière et gazière a été taxée de retarder la transition climatique et énergétique en œuvrant à la préservation de l'extraction et de la distribution des énergies fossiles.
Les Émirats arabes unis, septième producteur mondial d'or noir, avaient envoyé le plus grand contingent de lobbyistes de l'industrie à la COP27 organisée en novembre en Egypte. M. Jaber a dit avoir hésité à se rendre à la conférence CERAWeek du fait de son nouveau statut de président de la future COP28.
Mais "je ne voulais pas rater cette occasion de rencontrer ceux qui peuvent faire la différence dans leur approche des défis auxquels nous faisons face", a-t-il expliqué lundi devant un large auditoire. "Aujourd'hui, je voudrais que nous ouvrions un nouveau chapitre", a plaidé le dirigeant.
"Nous devons nous inscrire pleinement dans l'objectif de la neutralité carbone", a lancé Sultan Ahmed al-Jaber, qui a rappelé que "la moitié seulement" de l'industrie s'était engagée à parvenir à la neutralité carbone d'ici 2050. "Tout le secteur doit être aligné sur le même objectif", a exhorté M. Jaber. "Nous devrions faire l'effort d'aller plus loin. Visons la neutralité carbone plus tôt que cela", a-t-il lancé.