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Donald Trump entame mardi la deuxième journée de son retour à la Maison Blanche avec la volonté de surfer sur la myriade de décrets présidentiels signés après son investiture, mais avec des questions sur le réalisme de ses ambitions.
Le républicain se rendra dans la matinée à la cathédrale nationale de Washington, pour un service religieux placé davantage sous le signe de la sobriété après le faste, la pompe et l'euphorie des cérémonies de la veille.
Mais avant même la levée du jour, le président a déjà annoncé sur sa plateforme Truth Social le limogeage de quatre responsables gouvernementaux dans divers secteurs, reprenant la célèbre phrase ""Vous êtes virés !" qu'il utilisait dans l'émission télévisée à succès The Apprentice.
"Mon bureau du personnel présidentiel est en train d'identifier activement et de destituer plus de mille personnes nommées par la précédente administration, qui ne sont pas alignées avec notre vision pour rendre sa grandeur à l'Amérique", a-t-il annoncé dans ce premier message posté sur la plateforme depuis sa prise de fonctions.
A 78 ans, Donald Trump est devenu la veille le plus vieux président de l'histoire des Etats-Unis à être investi.
Ce qui ne l'a pas empêché de commencer son second mandat pied au plancher avec la signature de décrets exécutifs mettant l'accent sur son programme électoral: lutte contre l'immigration clandestine, augmentation de la production d'hydrocarbures, reconnaissance de "deux sexes" uniquement pour mettre fin au "délire transgenre".
Reste à savoir à quel point Donald Trump, qui avait souvent montré une certaine réticence face aux exigences de la présidence lors de son premier mandat, voudra et pourra aller au bout de ses annonces tonitruantes, notamment face à de fines majorités au Congrès.
- Etat d'urgence -
"L'âge d'or de l'Amérique commence", a-t-il lancé lundi après avoir prêté serment sous la coupole du Capitole, entouré de sa famille, mais aussi de personnalités de l'extrême droite mondiale et de nombreux milliardaires comme Mark Zuckerberg (Meta), Elon Musk (SpaceX, X, Tesla), ou le Français Bernard Arnault (LVMH).
Les grands patrons ont même relégué à l'extérieur de la salle de nombreux dignitaires républicains, dont des gouverneurs. Un nouveau signe de l'importance que le nouveau président accorde à ces barons des affaires.
Si certains espéraient voir un Donald Trump assagi une fois son retour à la Maison Blanche formalisé, ce fut peine perdue.
Dans un discours sombre et revanchard, le républicain a très vite promis de s'attaquer à une "élite corrompue et radicale", sous le regard de son successeur et désormais prédécesseur Joe Biden, dont le visage est resté de marbre.
Il a aussi annoncé les premiers actes de son offensive anti-immigration.
Un "état d'urgence à la frontière sud" avec le Mexique a ainsi été décrété, permettant de mobiliser les forces armées "pour repousser l'invasion désastreuse de notre pays".
"Nous commencerons à renvoyer des millions et des millions d'étrangers criminels", a-t-il lancé.
- Visées expansionnistes -
Donald Trump a en outre enclenché une marche arrière toute dans la politique des Etats-Unis de lutte contre le réchauffement climatique.
Le milliardaire a décrété un état d'urgence énergétique pour doper la production d'hydrocarbures aux Etats-Unis, alors même que le pays en est déjà le premier producteur mondial.
Le deuxième plus gros pollueur de la planète va également se retirer, à nouveau, de l'accord de Paris sur le climat.
Un premier retrait lors du premier mandat du républicain avait été annulé par Joe Biden.
Réitérant ses visées expansionnistes, le président américain a affirmé que les Etats-Unis allaient "reprendre" le canal de Panama, que le Danemark allait "se faire à l'idée" de céder le Groenland et qu'un drapeau américain serait planté sur Mars sous son mandat.
Donald Trump, qui a longtemps promis de se "venger" de ses adversaires politiques, a aussi pris soin de gracier dans la soirée "plus de 1.500" de ses partisans qui avaient pris d'assaut le Capitole le 6 janvier 2021 pour empêcher la certification de la victoire de Joe Biden.
Les lourds droits de douane promis à l'encontre de pays comme le Canada et le Mexique n'ont en revanche pas été mis en place dès le premier jour de sa présidence comme promis, mais ont été repoussés au 1er février.