Pétrole : le président vénézuélien avertit le Guyana qu'il prendra « toutes les mesures nécessaires » dans l'Essequibo

  • AFP
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Le président vénézuélien Nicolas Maduro a averti mercredi le Guyana et le groupe pétrolier américain ExxonMobil qu'il prendrait "toutes les mesures nécessaires" pour mettre fin à leur "action illégale" dans l'Essequibo, région riche en pétrole disputée par les deux pays sud-américains.

Nouvelle montée des tensions

Nicolas Maduro a une nouvelle fois accusé le Guyana de se livrer à une "activité illégale consistant à utiliser une eau territoriale en cours de délimitation internationale pour des activités d'exploitation pétrolière". "Nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour mettre fin à cette action illégale", a-t-il mis en garde.

Mardi, l'autorité militaire du Venezuela avait déclaré avoir constaté grâce à des "images satellites, la présence de 28 navires de forage et de pétroliers étrangers dans la zone en litige".

Cette déclaration survient quelques jours après que le président du Guyana Irfaan Ali a dénoncé l'incursion dans les eaux de son pays d'un navire de la marine vénézuélienne. Une incursion niée par l'armée vénézuélienne et qualifiée d'"inacceptable" par les États-Unis, allié majeur de Georgetown.

L'Essequibo est une région d'environ 160 000 km2 que le Guyana administre mais que le Venezuela revendique. Ce différend ancien a été avivé lorsqu'en 2015 ExxonMobil a découvert des gisements qui confèrent au Guyana, pays de 800 000 habitants, les réserves de pétrole brut per capita parmi les plus élevées au monde.

Il a rebondi en avril 2024 quand Georgetown a attribué un nouveau contrat au groupe américain, Caracas qualifiant d'"illégale" cette licence d'exploitation pour le "bloc Stabroek".

Un cinquième de la population du Guyana

Le président guyanien Irfaan Ali dément cette accusation et affirme que les navires de production, de stockage et de déchargement d'ExxonMobil dans le bloc Stabroek "opèrent légalement dans la zone économique exclusive du Guyana".

À l'inverse, le gouvernement de Nicolas Maduro considère comme "inadmissible" que "le Guyana dispose d'un territoire sur lequel il existe un litige" et qu'il accorde des concessions d'exploitation énergétique.

En mars 2024, le Venezuela a adopté une loi affirmant sa souveraineté sur l'Essequibo. Caracas soutient que le fleuve Essequibo doit être la frontière naturelle entre les deux pays, comme en 1777 à l'époque de l'empire espagnol. Georgetown assure de son côté que la frontière, datant de l'époque coloniale anglaise, a été entérinée en 1899 par une cour d'arbitrage à Paris.

Quelque 125 000 personnes, soit un cinquième de la population du Guyana, vivent dans l'Essequibo.

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