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L'escalade des tensions au Moyen-Orient ne s'est pas traduit à ce stade par des perturbations sur l'offre, dans un marché qui reste "suffisamment approvisionné", a indiqué mardi l'Agence internationale de l'Energie (AIE), qui se dit prête à "agir" en cas de difficulté importante.
"L'escalade des tensions entre Israël et l'Iran alimente les craintes d'un conflit plus large au Moyen-Orient et de perturbations des exportations iraniennes", note l'AIE dans son rapport mensuel.
Néanmoins, souligne l'AIE, plusieurs facteurs ont contribué à "stabiliser les marchés", comme "la résolution d'un conflit politique en Libye qui a brièvement réduit de moitié ses exportations de pétrole, les pertes de production relativement modestes dues aux ouragans majeurs" aux Etats-Unis et "la faible demande".
"Pour l'instant, les exportations de pétrole de l'Iran et des pays voisins ne sont pas affectées, mais le marché reste sur le qui-vive, dans l'attente des prochains développements de la crise", dit-elle.
"Au fur et à mesure de l'évolution de l'offre, l'AIE se tient prête à agir si nécessaire", en prenant des "actions collectives" comme elle l'a déjà fait en 2022 au début de la guerre en Ukraine, a fait savoir l'Agence installée en 1974 par l'OCDE après le choc pétrolier pour faciliter l'approvisionnement en or noir des pays riches.
"L'AIE se tient prête à agir en cas de perturbation importante de l'approvisionnement - et si les conditions du marché le justifient", a précisé une porte-parole à l'AFP.
Selon l'AIE, le monde peut compter sur des stocks de pétrole importants. "Pour l'instant, l'offre continue d'affluer et, en l'absence d'une perturbation majeure, le marché devra faire face à un excédent considérable" en 2025, note-t-elle.
Après être repassé sous 70 dollars en septembre, le cours du baril de Brent a clôturé le 7 octobre au-dessus de 80 dollars, une première depuis un mois et demi, stimulé par la crainte d'une attaque israélienne sur les infrastructures pétrolières iraniennes.
Mardi matin il s'est enfoncé de 5% après des informations de presse rapportant qu'Israël envisage de ne pas cibler les infrastructures pétrolières iraniennes, et face au rapport de l'AIE et à celui de l'Opep+ (Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés). Il demeurait au-dessus de 70 dollars vers 9H40 GMT. Lundi il avait terminé en nette baisse.
Au moment de la rédaction du rapport de l'AIE, "les contrats à terme sur le pétrole brut Brent se négociaient à environ 78 dollars le baril (...) en baisse de plus de 10 dollars le baril par rapport à l'année précédente", a relativisé l'Agence internationale de l'énergie.
La semaine dernière, le directeur exécutif de l'AIE Fatih Birol avait dit s'attendre à voir des "prix du pétrole raisonnables", en raison de l'affaiblissement de la demande en Chine, qui se tourne vers les véhicules électriques.
Selon l'AIE, la demande mondiale de pétrole devrait augmenter d'un peu moins de 900.000 barils par jour en 2024 et d'environ 1 million de barils par jour en 2025, "ce qui est nettement inférieur aux 2 millions de barils par jour observés en 2023".