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L'Union européenne (UE) doit réfléchir à "une forme de protection" de son marché en matière d'industrie solaire, a affirmé mardi le ministre de la Transition écologique et solidaire, François de Rugy, alors que la Chine domine le marché mondial des panneaux solaires.
"Nous devons avoir une politique (...) sur une forme de protection du marché européen et (...) il faut que nous soyons conscients de notre responsabilité en Europe à pouvoir développer des filières", a déclaré, lors de l'inauguration de l'Institut photovoltaïque d'Ile de France (IPVF), le ministre, qui a nommément fait référence à la Chine.
L'Union européenne a mis fin en septembre aux mesures anti-dumping instaurées fin 2013 contre les panneaux solaires chinois. Cette décision a été critiquée par les fabricants de panneaux et de composants européens mais soutenue par les développeurs de projets solaires qui, faute d'offre concurrente, étaient obligés de payer leurs panneaux plus chers.
L'IPVF, inauguré officiellement mardi sur le campus de Paris-Saclay en présence de M. de Rugy, mais aussi notamment des patrons de Total et d'EDF, initiateurs et principaux actionnaires de l'institut, a justement pour but de faire émerger les panneaux solaires du futur, en faveur d'une filière européenne. L'institut, qui mobilise également le CNRS, l'école Polytechnique ou encore les entreprises Riber (systèmes pour les semi-conducteurs) et Horiba (équipements pour la recherche) rassemble, sur 3 500 m2 de laboratoires, près de 150 chercheurs et une centaine d'équipements de pointe pour tester de nouveaux matériaux et mettre au point des technologies photovoltaïques innovantes.
"Le foisonnement technologique actuel permet de s'assurer que, prochainement, viendront sur le marché de nouvelles générations de cellules plus performantes mais compétitives, qui viendront dans un premier temps compléter les technologies actuelles mais vraisemblablement, dans la décennie qui vient, (les) supplanter", a défendu le président de l'IPVF, Jean-François Minster.
L'objectif de l'IPVF est de parvenir à concevoir des panneaux au rendement de 30%, supérieur à ce qui existe actuellement, à un coût inférieur à 30 centimes le watt d'ici 2030.
Les technologies de nouvelle génération "font l'objet d'une compétition très vive à l'échelon mondial", a insisté le PDG de Total, Patrick Pouyanné, les leaders mondiaux chinois n'étant pas en reste. "Les innovations et les ruptures technologiques actuellement en cours à l'IPVF constitueront des opportunités uniques en terme de développement de savoir-faire, de propriété intellectuelle et, on l'espère, dans des industries génératrices d'emplois dans nos pays européens", a ajouté Jean-Bernard Lévy, PDG d'EDF.