- AFP
- parue le
Le groupe pétrolier et gazier autrichien OMV a publié mardi des profits en forte baisse au troisième trimestre, pâtissant d'un environnement de marché difficile sur fond de prix du brut en berne et des interruptions de sa production en Libye.
Su la période de juillet à septembre, son bénéfice net a chuté de 49% à 241 millions d'euros, pour un chiffre d'affaires en baisse de 9% à 8,6 milliards d'euros.
"Le résultat est affecté par le recul des marges en raffinerie", ainsi que par une "diminution des volumes de vente", a commenté le PDG Alfred Stern, cité dans un communiqué, évoquant "des pertes en Libye à la suite de conflits politiques".
Une crise majeure entre le gouvernement rival de Tripoli, reconnu par l'ONU, et les autorités de l'Est où sont concentrés majoritairement les gisements, n'a été résolue qu'en début de mois et la production a été à l'arrêt tout le mois de septembre.
Les cours du pétrole sont contenus par une faible demande de la Chine, premier importateur de brut, et par des prévisions de production abondante en 2025.
Les autres entreprises européennes du secteur affichent aussi des résultats en net repli, à l'instar du géant britannique BP.
Très observé par les analystes, le bénéfice d'exploitation hors effets exceptionnels et de stocks (CCS) d'OMV a fléchi de 21% à 1,05 milliard d'euros.
Pour l'ensemble de l'année 2024, OMV prévoit un prix moyen du baril de brut compris entre 80 et 85 dollars, à comparer à plus de 100 dollars en 2022, année de reprise post-pandémie, marquée aussi par l'invasion russe de l'Ukraine.
Le groupe compense partiellement ces difficultés grâce à sa division chimie, qui a amélioré ses résultats sur un an, la filiale Boréalis, acteur majeur de la production d'engrais, offrant une contribution plus élevée.
OMV dit vouloir maintenir le cap de sa transformation d'ici à 2030 avec une part moins importante dans les énergies fossiles, mais reste en réalité dépendant du géant étatique russe Gazprom, en raison de liens contractuels courant jusqu'en 2040.
Toutefois "si nous ne devions plus recevoir de gaz, nous ne paierions évidemment plus rien", a déclaré M. Stern, interrogé par l'agence APA, alors que Kiev a annoncé la fin du transit de gaz russe via le territoire ukrainien à destination de l'Europe à compter du 1er janvier 2025.
Selon le PDG, le groupe peut "remplir toutes ses obligations envers ses clients, même sans les livraisons de gaz russe".
Intégré de la production à la distribution, détenu à 31,5% par l'Etat autrichien, OMV a augmenté de 5% ses effectifs sur un an, passant à plus de 21.000 salariés dans le monde. Il en employait encore 37.700 en 2010.
bg/anb/abx