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Les grands parkings extérieurs bénéficient d'un délai de 18 mois supplémentaires pour s'équiper d'ombrières à énergie solaire, selon un décret que la grande distribution juge jeudi "inopérant en l'absence de filière française de panneaux photovoltaïques".
La loi sur les énergies renouvelables de 2023 impose aux parkings extérieurs (neufs comme existants) d'installer sur la moitié de leur surface des ombrières photovoltaïques qui sont des infrastructures recouvertes de panneaux solaires permettant à la fois de faire de l'ombre et de produire de l'énergie.
Si de nombreuses entreprises et collectivités ont commencé à s'équiper, le secteur de la grande distribution, premier concerné avec ses 21.000 magasins et centres commerciaux, et ses 70 millions de mètres carrés de parkings, avait demandé en avril un report de l'échéance "de deux ans au minimum".
Le gouvernement leur a presque accordé: les gestionnaires de grands parkings (plus de 10.000 mètres carrés) ont finalement jusqu'au 1er janvier 2028 pour s'équiper, un an et demi de plus que ce qui était initialement prévu, selon un décret publié mercredi au journal officiel.
Problème, selon la fédération technique de la distribution, Perifem: "les conditions d'application du décret le rendent inopérant en l'absence de filière française de panneaux photovoltaïques constituée".
Pour la fédération, le décret exige de justifier d'un contrat d'engagement rapidement. "Mais si les usines françaises de panneaux photovoltaïques commencent à sortir de terre, les premières productions sont estimées au plus tôt dans le courant de l'année 2027", dit encore Perifem. "Aucun tarif n'existe, rien n'est certain", ce qui complique la prise de commande dès à présent.
"Qui prendrait le risque d'engager plusieurs millions d'euros d'ici la fin de l'année pour des produits issus d'usines inexistantes, à des prix et délais de livraison inconnus?", demande le délégué général de l'organisation, Franck Charton, cité dans le communiqué.
Il évalue les investissements en panneaux photovoltaïques à "11 milliards d'euros". "On ne décide pas d'investissements de cette taille sans avoir un minimum de visibilité sur le marché", déplore-t-il.