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EDF a identifié 320 soudures jugées à risque de fissures dans ses centrales nucléaires, et souhaite avoir contrôlé 90% des soudures "prioritaires" parmi celles-ci d'ici la fin de l'année, selon sa stratégie communiquée à l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) après la récente découverte d'une importante fissure dans le réacteur de Penly 1 (Seine-Maritime).
"L'ASN prend acte de cette évolution de la stratégie et considère qu'il est de la responsabilité d'EDF de la mettre en oeuvre", indique le gendarme du nucléaire dans un communiqué jeudi.
Plusieurs fissures importantes ont été décelées et révélées ces derniers jours, notamment une de taille encore jamais vue à Penly 1, sur une conduite d'urgence servant à inonder d'eau le réacteur en cas d'accident nucléaire.
Il s'agit du même phénomène de "corrosion sous contrainte", identifié depuis octobre 2021 sur plusieurs sites, mais qui générait jusqu'ici de plus petites fissures et sur d'autres zones de ces tuyauteries. En l'occurrence, cette fissure d'une profondeur inédite se trouvait sur une tuyauterie ayant fait l'objet de réparations particulières au moment de la construction de la centrale dans les années 1980.
Depuis cette découverte, 320 soudures de lignes ont donc été identifiées comme ayant fait l'objet de réparations au moment de la construction des réacteurs.
La stratégie révisée d'EDF permettra d'avoir contrôlé, d'ici fin 2023, plus de 90% des soudures jugées prioritaires parmi ces 320, indique l'ASN jeudi. Leur nombre exact n'a pas été communiqué immédiatement.
"Les 90% sont les soudures sur lesquelles il y a eu les réparations les plus importantes", a expliqué Julien Collet, directeur général adjoint à l'ASN, dans un appel téléphonique.
D'autres fissures dite "de fatigue thermique" ont par ailleurs été repérées sur des conduites d'urgence "considérées comme sensibles à la corrosion sous contrainte" à Penly 2 et Cattenom 3.
L'ASN estime jeudi que "la découverte d'un défaut de fatigue thermique parmi les grands défauts récemment caractérisés, sur une soudure pour laquelle ce mode de dégradation n'était pas attendu, nécessite des analyses complémentaires".