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L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a une nouvelle fois relevé ses prévisions concernant l'expansion de la capacité de production nucléaire, de plus en plus vue comme un levier de décarbonation, selon un communiqué publié lundi.
Entre 514 GW et 950 GW en 2050 selon les scénarios
"L'élan mondial en faveur de l'énergie nucléaire se poursuit à un rythme soutenu", a déclaré le directeur général de l'instance onusienne, Rafael Grossi, à l'ouverture de la conférence générale de l'instance onusienne à Vienne. L'atome est désormais "de plus en plus reconnu comme une source d'énergie propre et sûre" aux côtés des renouvelables face au défi du changement climatique, a-t-il affirmé.
Le responsable a également évoqué "l'intérêt croissant" pour la technologie des petits réacteurs modulaires (SMR), qui visent à développer la production combinée d'électricité, de chaleur et/ou d'hydrogène, essentiellement pour les sites industriels qui consomment beaucoup d'énergies fossiles.
Dans le scénario le plus favorable au nucléaire, l'AIEA prévoit plus du doublement de la puissance installée, qui grimperait à 950 gigawatts en 2050 contre 371 GW fin 2023 avec 413 réacteurs en opération. Elle misait auparavant sur 890 GW. Dans le cas le moins optimiste, l'organisation table sur 514 gigawatts.
Un nombre de pays exploitant le nucléaire amené à quasiment doubler
"Nous avons 31 pays qui exploitent l'énergie nucléaire aujourd'hui, et près de 30 qui s'embarquent sur cette voie, dont trois sont à des stades avancés de construction et produiront de l'électricité dans les années à venir" (Turquie, Bangladesh et Egypte), a expliqué à la presse Henri Paillere, directeur des études économiques au sein de l'AIEA.
Les partisans de l'atome soulignent qu'il s'agit d'une source d'énergie très peu émettrice de CO2 et pilotable, c'est-à-dire qui peut être mobilisée en fonction des besoins, à l'inverse du vent ou du soleil. Mais en raison du coût et des risques, des pays restent résolument contre ou hésitent à franchir le pas. Cette énergie fournit 9,2% de l'électricité mondiale, selon des chiffres de 2023, loin du charbon dominant.
L'AIEA avait relevé en 2021 ses projections pour la première fois depuis la catastrophe de Fukushima en 2011, consécutive à un puissant séisme et à un gigantesque tsunami dans le nord-est du Japon.
L'accident avait porté un rude coup au secteur avant de revenir en grâce dans l'UE. Le nucléaire, qui permet de s'affranchir du gaz russe, profite aussi de la rupture avec Moscou après l'invasion de l'Ukraine en février 2022.