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Marvel Fusion, start-up allemande qui explore la fusion nucléaire par laser, va s'associer avec l'université américaine du Colorado pour développer un démonstrateur afin de prouver "la faisabilité" de cette technologie, a annoncé lundi l'entreprise dans un communiqué.
Cette technologie est censée permettre de produire de l'électricité sans déchets hautement radioactifs.
L'investissement de 150 millions de dollars, sous forme d'un "partenariat privé-public", "soutiendra la construction d'un laser de haute densité de nouvelle génération et d'une installation de recherche sur la fusion inertielle", selon le communiqué commun.
Ce partenariat, dont la répartition entre acteurs privés et publics n'a pas été communiquée, "servira de standard mondial pour la recherche sur la fusion par laser, permettant d'accélérer le développement d'une source d'énergie sûre, propre et fiable", a déclaré Moritz von der Linden, PDG de Marvel Fusion, cité dans le communiqué.
En parallèle de cette installation super-puissante "unique au monde", Marvel Fusion construira un démonstrateur qui devra "prouver la faisabilité de la technologie à grande échelle" de la fusion nucléaire par laser, avec une mise en service envisagée en 2027, selon le communiqué.
L'idée est de présenter "la technologie efficace requise pour pouvoir alimenter une centrale électrique à l'avenir", a expliqué M. von der Linden.
Basée à Munich, la start-up privée entend commencer à produire de l'énergie grâce à la fusion nucléaire par laser, autour de 2030.
"L'éolien et le solaire sont une source d'énergie tangible importante, mais ils ne suffiront pas pour répondre à la demande énergétique mondiale. Ils doivent donc être complétés par une source d'énergie à haute densité, ce qu'est la fusion", a fait valoir le dirigeant auprès de l'AFP.
Qu'elle soit magnétique ou à laser, la fusion nucléaire est érigée en eldorado par ses promoteurs, permettant selon eux d'obtenir de gigantesques quantités d'énergie tout en évitant les défauts des centrales actuelles: les déchets hautement radioactifs à vie longue et le risques d'accident nucléaire.
Si la fission consiste à scinder le noyau d'un atome lourd, libérant ainsi de l'énergie dans les centrales, la fusion nucléaire, au contraire, est la fusion de deux noyaux légers.
Dans ce domaine, la société avance des pions aux Etats-Unis tout en soulignant le rôle que l'Europe pourrait jouer à l'avenir grâce à l'existence d'une "base solide de partenaires industriels qui seront très précieux". Elle compte aussi poursuivre ses initiatives en cours en Europe, notamment avec les expériences menées au centre laser ELI-NP en Roumanie en partenariat avec Thales, et avec le centre laser CALA de l'université Ludwig-Maximilian de Munich.
En mars, elle avait indiqué chercher des financements pour 350 millions d'euros en France afin de construire un réacteur expérimental.
"Il y a beaucoup d'intérêt pour cette technologie en France", estime le PDG en rappelant que Paris l'a intégrée dans son appel à projets innovants France 2030.