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La Pologne envisage la commande de réacteurs de nouvelle génération EPR français, mais son choix sera influencé par les décisions prises en France sur l'avenir d'EDF et du programme nucléaire, a déclaré mercredi le PDG du producteur d'électricité.
"Nous sommes observés par de nombreux pays qui n'ont pas tant de choix que cela pour leur prochaines centrales nucléaires", a indiqué le PDG d'EDF, Jean-Bernard Lévy, lors d'une audition à l'Assemblée nationale. M. Lévy s'est notamment rendu à Varsovie la semaine dernière aux côtés de Franck Riester, ministre délégué en charge du Commerce extérieur, pour défendre l'offre française en matière de nucléaire.
M. Riester avait salué "une filière d'excellence qui a tous les atouts pour accompagner à long terme les pays comme la Pologne qui font le choix de la décarbonation". "En Pologne tous nos interlocuteurs nous expliquent qu'il y a en réalité deux options : l'option américaine et l'option française pour doter la Pologne de six réacteurs nucléaires", a indiqué M. Lévy aux députés.
Selon lui, les décisions de la France sur la réorganisation d'EDF mais aussi sur le lancement de la construction de nouveaux EPR seront cruciales. "Il est clair que ces décisions auront un impact absolument considérable sur la commande par la Pologne de six réacteurs dans les deux, trois ans qui viennent", a jugé le PDG d'EDF.
Encore très dépendante du charbon, qui émet beaucoup de gaz à effet de serre et de pollution, la Pologne veut avoir recours au nucléaire et développer les énergies renouvelables.
La France, dont l'électricité provient à 70% du nucléaire, ne se prononcera pour sa part que lors du prochain quinquennat sur l'opportunité de construire ou non de nouveaux réacteurs EPR sur son sol.
Le gouvernement veut en effet attendre le démarrage de celui de Flamanville (Manche), prévu fin 2022 après de multiples retards et surcoûts. "C'est un chantier dont le calendrier reste très tendu" mais qui "devrait se terminer à la fin de l'année prochaine", avait indiqué M. Lévy au Sénat mercredi matin.
EDF a déjà construit deux EPR en Chine et mène un chantier pour deux autres en Angleterre, tout en discutant avec les autorités britanniques pour une paire supplémentaire. Le groupe français espère également des commandes en Inde ou en République tchèque.