Nucléaire: la Chine commence à construire son propre réacteur 3e génération, rival de l'EPR

  • AFP
  • parue le

La construction du premier réacteur nucléaire de troisième génération de conception "entièrement chinoise" débutera jeudi, a annoncé mercredi le groupe étatique CNNC, avec de fortes ambitions internationales face à des technologies rivales telles que l'EPR français qui accumulent retards et difficultés.

L'unité 5 de la centrale nucléaire de Fuqing (sud-est de la Chine), qui abritera le tout premier réacteur ACP1000 - aussi appelé "Hualong-1" - sera formellement mise en chantier jeudi matin, a indiqué China National Nuclear Corporation (CNNC). Il s'agit, selon l'entreprise, du premier réacteur dit de troisième génération à être entièrement conçu et développé en Chine.

Le gouvernement chinois avait donné son feu vert mi-avril à ce projet-pilote destiné à galvaniser l'industrie nucléaire nationale, et qui voit s'associer pour l'occasion CNNC et un autre géant étatique du secteur, CGN.

La Chine, premier marché pour le nucléaire civil, compte 23 réacteurs actuellement en construction, soit un tiers des réacteurs en chantier dans le monde, selon la World Nuclear Association (WNA). "La Chine rentre dans le petit cercle des pays développant les technologies nucléaires les plus avancées. Et c'est un projet crucial pour notre stratégie de développement à l'international", a commenté Qian Zhimin, directeur général de CNNC, lors d'une conférence de presse.

De fait, le groupe a déjà vendu l'ACP1000 au Pakistan dès février 2014 et un accord préliminaire a été signé en février dernier entre Pékin et Buenos Aires pour exporter le réacteur en Argentine. "Une vingtaine de pays ont manifesté leur intérêt", s'est réjoui M. Qian, pour qui les difficultés récurrentes rencontrées par d'autres réacteurs concurrents offrent "un terrain d'opportunité".

De fait, la construction des AP1000 de l'américain Westinghouse connaît aux Etats-Unis comme en Chine d'importants retards, tandis que l'EPR développé par le français Areva a subi de multiples dépassements de délais et de coûts. Encore récemment, une "anomalie" qualifiée de "très sérieuse" par le régulateur français a été détectée dans la composition de l'acier du couvercle et du fond de la cuve du réacteur EPR construit par EDF et Areva à Flamanville en France.

CGN est justement associé au français EDF pour établir deux réacteurs EPR à Taishan, dans le sud-est de la Chine. Par ailleurs, CGN et CNNC sont tous deux impliqués, aux côtés d'Areva et d'EDF, dans la construction de deux réacteurs EPR à Hinkley Point au Royaume-Uni. Mais la mise en chantier de Hualong-1 en Chine était une étape "indispensable pour démontrer les capacités de l'industrie nucléaire chinoise" et doper les exportations de technologies "autochtones", a insisté Pan Jianming, secrétaire du conseil d'administration de CNNC.

Commentaires

Namy

Votre titre est erroné. Le réacteur Hualong1 n'est pas un rival de l'EPR car il ne se situe pas dans la même gamme de puissance

Ajouter un commentaire