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Les compagnies pétrolières actives en Norvège prévoient d'investir un montant record dans la prospection, l'extraction et le transport d'hydrocarbures en 2025, selon des chiffres préliminaires publiés jeudi par l'institut norvégien de statistique SSB.
Ces données, recueillies à partir d'un tour d'horizon auprès des opérateurs, sont publiées deux mois après le sommet sur le climat à Dubaï, où la communauté internationale a convenu de sortir progressivement des énergies fossiles.
Elles montrent que les entreprises du secteur prévoient d'investir 205 milliards de couronnes (18 milliards d'euros) l'an prochain dans le pays scandinave, devenu le plus gros fournisseur de gaz naturel de l'Europe dans le sillage de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
Jamais un tel montant d'investissements n'avait été prévu dans le passé, à un stade aussi préliminaire.
Ce chiffre est 15% supérieur à celui donné à la même période en 2023 pour les prévisions d'investissements 2024, précise SSB.
Généralement, les estimations sont revues à la hausse au fil du temps: les investissements prévus pour l'année en cours ont ainsi encore été relevés de 5% par rapport aux estimations recueillies en novembre, lesquelles avaient elles aussi déjà été fortement rehaussées.
En 2024, ils devraient atteindre 244 milliards de couronnes, un chiffre là aussi historiquement élevé.
Alors que la Norvège est régulièrement sous le feu des critiques pour sa production d'hydrocarbures, Oslo se défend en invoquant l'emploi, le développement des compétences mais aussi l'importance de garantir des livraisons stables d'énergie aux autres Européens.
En janvier, la justice norvégienne a invalidé trois licences pétrolières au motif que l'impact climatique de ces projets, y compris la combustion des hydrocarbures qui en sortent ou doivent en sortir, n'avait pas été suffisamment étudié.
Le ministère de l'Energie a fait appel.
Depuis 2021, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) presse le monde d'arrêter tout nouveau projet d'exploration pétrolière pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C par rapport aux niveaux pré-industriels.
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