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Les États-Unis ont garanti à hauteur de 1,5 milliard de dollars un mégaprojet gazier dans le Nord du Mozambique, riche en gaz mais gangréné par une insurrection islamiste, a annoncé jeudi l'ambassade américaine à Maputo.
L'Agence américaine de financement pour le développement international (DFC) a "donné son accord pour garantir à hauteur d'1,5 milliard de dollars contre les risques politiques, afin de soutenir la commercialisation des réserves de gaz naturel" dans le bassin de Rovuma au Mozambique, a indiqué l'ambassade dans un communiqué.
Cette garantie couvrira la construction et l'exploitation d'une usine de liquéfaction de gaz naturel et les installations de géants de l'énergie dont l'américain ExxonMobil, le français Total et l'italien Eni. Ce projet, l'un des plus important investissement sur le continent africain depuis des décennies, se situe dans la province du Cabo Delgado à la frontière avec la Tanzanie.
Province pauvre à majorité musulmane, la région est en proie depuis 2017 à de violentes attaques de groupes islamistes récemment affiliés au groupe Etat islamique (EI). Le projet gazier n'a pas été ciblé mais ces attaques représentent une menace pour cet investissement évalué à plus de 60 milliards de dollars. Les violences ont jusqu'à présent causé la mort de plus de 1 500 personnes et fait plus de 250 000 déplacés parmi la population, selon des ONG et l'ONU.
Malgré les promesses répétées du président Filipe Nyusi, l'envoi de renforts militaires et le recours à des mercenaires étrangers, le régime de Maputo s'est révélé jusque-là incapable de ramener l'ordre. Depuis le 12 août, des islamistes affiliés au groupe État islamique occupent la ville portuaire de Macimboa da Praia. Ce port stratégique dans le Nord du Mozambique est utilisé notamment pour ravitailler l'exploitation de gaz offshore dans le pays.
Pays pauvre, le Mozambique mise sur l'exploitation du gaz pour augmenter ses revenus et devenir l'un des principaux exportateurs de gaz naturel au monde.