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Le patron de la Compagnie nationale libyenne de pétrole (NOC), Farhat Bengara a démissionné pour "des raisons de santé", a annoncé jeudi, sans donner d'autres précisions, cette entreprise publique qui gère la principale ressource du pays nord-africain.
Un poste réservé aux détenteurs de la seule nationale libyenne
"Le Premier ministre Abdelhamid Dbeibah a accepté la démission du président du conseil d'administration (de la NOC), Dr Farhat Bengdara, pour des raisons de santé soudaines l'empêchant d'accomplir de façon optimale ses fonctions et responsabilités", a indiqué la NOC sur son site officiel.
En novembre dernier, à la suite d'une plainte déposée par un employé sous le coup d'une procédure de licenciement, un tribunal libyen avait jugé invalide la fonction de M. Bengdara à la tête de la NOC pour détention d'une nationalité étrangère, en l'occurrence celle des Émirats arabes unis.
Au regard de la législation libyenne, les hautes fonctions publiques ne peuvent être occupées que par des nationaux, détenteurs de la seule nationalité libyenne.
En attendant "la désignation d'un nouveau conseil d'administration", M. Dbeibah, chef du gouvernement d'unité nationale, reconnu par l'ONU et basé à Tripoli, "a chargé le vice-président de la NOC, Massoud Souleimane, de l'intérim jusqu'à la réunion du prochain conseil des ministres", a ajouté la NOC.
Une production nationale remontée à 1,4 Mb/j
M. Bengdara, ancien gouverneur de la Banque centrale libyenne sous le régime de Mouammar Kadhafi puis actif dans le secteur bancaire aux Émirats, avait pris ses fonctions en juillet 2022 à la tête la stratégique NOC, en remplacement de Mustafa Sanalla, un technocrate du métier qui avait tenu les rennes de l'entreprise pendant huit ans.
Depuis la chute et la mort du dirigeant Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye, qui dispose des réserves d'hydrocarbures les plus abondantes d'Afrique, peine à s'extirper de plus d'une décennie de chaos et de divisions, avec deux gouvernements rivaux qui se disputent le pouvoir.
La NOC est une entreprise publique qui gère le secteur énergétique de la Libye, où les revenus des hydrocarbures, principale ressource du pays, sont au cœur des querelles politiqueS, de blocus à répétition de sites et d'affrontements armés.
Grâce à une accalmie et à de nouveaux investissements dans les infrastructures, la production, aux environs de 1,2 million de barils par jour depuis une dizaine d'années, a grimpé début décembre à 1,4 million de barils par jour (contre 1,5 à 1,6 Mb/j avant la Révolte de 2011).