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Le gouvernement britannique a reconnu mardi qu'il existait une "légère tension" entre ses objectifs climatiques et la décision récente de valider une mine de charbon souterraine.
"Vous avez assez raison sur le fait qu'il y a une légère tension entre l'ouverture de cette mine et notre intention de décarboner" l'économie, a déclaré le nouveau ministre des Entreprises, Kwasi Kwarteng, qui s'exprimait devant la commission des affaires économiques du Parlement britannique.
Le gouvernement britannique, qui s'est engagé à la neutralité carbone du pays d'ici 2050, a validé début janvier ce projet de nouvelle mine de charbon souterraine en Angleterre, en laissant les autorités locales se prononcer. Le conseil du comté de Cumbrie, dans le nord-ouest de l'Angleterre, où se situe la mine, s'était prononcé début octobre en faveur du développement de cette mine sous conditions. Il doit encore rendre sa décision définitive.
"Il y a eu un débat au sein du gouvernement sur ce que nous pourrions faire à propos de cela mais c'était une décision locale", selon le ministre. "Et c'est un argument valide de dire que nous avons des industries de l'acier qui utilisent du charbon métallurgique et que si elles n'ont pas de sources d'approvisionnement au Royaume-Uni, nous devrions en importer quoi qu'il arrive", a expliqué M. Kwarteng.
L'objectif de la mine est d'extraire environ 2,7 millions de tonnes par an, avec à la clé la création de 500 emplois, afin de fournir des aciéries au Royaume-Uni et en Europe. Les mouvements écologistes ont dénoncé de projet et ont jugé la position du gouvernement difficile à comprendre alors même que le Royaume-Uni organise dans quelques mois la COP26 à Glasgow.
Les pouvoirs publics avaient pourtant rejeté début septembre le projet d'une nouvelle mine de charbon à ciel ouvert à Highthorn (nord-est de l'Angleterre), estimant qu'il aurait été nuisible à l'environnement. Ce projet avait été au préalable approuvé par les autorités locales. Face à l'urgence climatique, le Royaume-Uni a décidé l'arrêt définitif du charbon destiné à produire de l'électricité à horizon 2025, et les centrales utilisant cette ressource s'y comptent désormais sur les doigts d'une main.