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Les États-Unis ont assuré mardi que leur décision d'interdire les importations d'uranium russe était un pas en avant tant pour leur sécurité que pour leurs objectifs climatiques, alors que l'industrie nucléaire russe reste l'une des principales sources de revenus de Moscou.
Entre 20 et 30% de l'uranium enrichi utilisé par les États-Unis et l'Europe
Le président américain Joe Biden a signé lundi une loi, largement votée par le Congrès, qui vise à interdire l'importation de tout uranium russe aux États-Unis à compter du 12 août.
Malgré les sanctions imposées à la Russie après l'invasion de l'Ukraine, le pays fournit entre 20% et 30% de l'uranium enrichi utilisé par les États-Unis et l'Europe et 44% au niveau mondial, selon le département américain de l'Énergie.
"La Russie continue à se reposer sur son complexe militaro-industriel dans sa guerre contre l'Ukraine et représente un risque pour la sécurité américaine et internationale, en partie grâce à ses revenus issus de ses exportations d'uranium", a pointé dans un communiqué le porte-parole du département d'État, Matthew Miller.
2,72 milliards de dollars pour développer les capacités américaines d'enrichissement
La loi prévoit par ailleurs un financement de 2,72 milliards de dollars pour permettre au département de l'Énergie de développer des capacités d'enrichissement aux États-Unis.
Pour l'administration Biden, l'énergie nucléaire est une solution pour lutter contre le réchauffement climatique, grâce à une énergie qui n'émet par de carbone, même si elle reste controversée, notamment du fait du risque d'accident.
Le texte "va fournir l'assurance à l'industrie, nos alliés et partenaires que les États-Unis ont fait le choix de mettre en place une chaîne d'approvisionnement en combustible nucléaire indépendante de toute influence étrange, pour les décennies à venir", a ajouté M. Miller.
L'interdiction peut être levée dans certaines circonstances
La loi permet cependant au département de l'Énergie de mettre fin à l'interdiction, en cas de circonstances particulières, d'ici à la fin 2027.
De son côté, le département du Trésor a annoncé de nouvelles sanctions visant l'oligarque russe Oleg Deripaska, qu'il accuse d'avoir mis en place un système "opaque et complexe" pour contourner les sanctions déjà existantes à son encontre. M. Deripaska a déposé plainte contre les sanctions américaines et fait également l'objet de pression en Russie, où un de ses hôtels a été saisi par les autorités après qu'il a parlé de "guerre" et non "opération spéciale" pour décrire l'invasion de l'Ukraine.
Les sanctions visent un autre citoyen russe, Dimitri Beloglazov, accusé d'avoir participé au système de contournement avec une de ses entreprises.