Les cours du pétrole soutenus par l'affaiblissement du dollar

  • AFP
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Les prix du pétrole terminaient la semaine en hausse vendredi, profitant du ralentissement de l'inflation en juin aux Etats-Unis qui laisse augurer de prochaines baisses de taux de la Réserve fédérale américaine (Fed), de la faiblesse du dollar et de la baisse des stocks américains.

Vers 09H30 GMT (11H30 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre prenait 0,83%, à 86,11 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en août montait de 1,05% à 83,49 dollars.

Le pétrole "a bénéficié de la faiblesse du dollar américain suite aux données d'inflation américaines" plus basses que prévu, commente Han Tan, analyste chez Exinity.

L'inflation aux Etats-Unis a en effet continué à ralentir au mois de juin à +3,0% sur un an contre +3,3% le mois précédant, les prix reculant même légèrement sur un mois, à revers des attentes du marché, selon l'indice CPI publié jeudi.

Ce rapport a renforcé les attentes de baisse des taux de la Fed dès septembre, même si l'institution privilégie habituellement l'indice PCE, qu'elle estime prendre plus largement en compte l'ensemble des biens et services, et qui sera publié le 26 juillet.

Or, des taux d'intérêt plus bas sont favorables aux achats de pétrole alors qu'un environnement de taux élevés a tendance à freiner la croissance économique, et donc la demande de brut.

Et les cours de l'or noir étant libellés en dollars, une dépréciation de la devise américaine encourage la demande de pétrole sur les marchés en augmentant le pouvoir d'achat des investisseurs utilisant des devises étrangères.

"Les prix du pétrole ont également été stimulés par la récente baisse des stocks de brut aux Etats-Unis, ce qui suggère que la demande saisonnière estivale reste intacte", estime également Han Tan.

Les réserves commerciales américaines de brut se sont de nouveau contractées, de 3,4 millions de barils la semaine passée, selon l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA).

L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a toutefois revu légèrement à la baisse ses prévisions de demande de brut, s'attendant à une demande de 103,1 millions de barils par jour en 2024 et de 104 millions en 2025 (contre 103,2 et 104,2 attendus précédemment) dans son rapport mensuel publié jeudi.

Toutefois, l'AIE "s'attend toujours à ce que la demande mondiale de pétrole augmente d'environ 1 million de barils par jour par rapport à l'année précédente", souligne Carsten Fritsch, analyste de Commerzbank.

Mercredi, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) avait quant à elle maintenu ses prévisions d'évolution de la demande, qu'elle voit toujours croître de 2,2 millions de barils par jour en 2024, puis de 1,8 million en 2025.

En résumé, les prévisions de l'AIE et de l'Opep "continuent de diverger considérablement", avec d'un côté l'AIE qui revoit à la baisse ses prévisions de la demande pour cette année et l'année prochaine, et de l'autre, l'Opep qui laisse "ses prévisions nettement plus optimistes (...) pratiquement inchangées", note M. Fritsch.

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