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Les cours du pétrole ont terminé en baisse mardi, après que Trump a déclaré la veille un "état d'urgence énergétique", qui vise à doper la production d'hydrocarbures des Etats-Unis pour diminuer le coût de l'énergie et lutter contre l'inflation.
Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en mars, a perdu 1,07% à 79,29 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison en février, dont c'est le dernier jour de cotation, a dévissé de 2,56% à 75,89 dollars.
Donald Trump entend accroître la production de pétrole et de gaz, pour "remplir les réserves stratégiques" et "exporter l'énergie américaine dans le monde entier", ont retenu de son discours les analystes de DNB.
"Nous allons forer à tout-va", a répété le républicain, une formule devenue un de ses slogans de campagne ("We will drill, baby, drill").
L'idée derrière cette stratégie est d'aider l'industrie américaine à produire à des coûts moins élevés pour contenir les prix et augmenter le pouvoir d'achat des Américains.
"C'est l'une des raisons pour lesquelles les cours sont baissiers aujourd'hui", a commenté auprès de l'AFP Robert Yawger, analyste chez Mizuho USA.
Donald Trump essaie "d'augmenter la pression publique sur l'industrie pour qu'elle ajoute des barils à ce qui est déjà la production la plus importante que nous ayons jamais eue", a-t-il résumé.
La production américaine a en effet déjà atteint un niveau record en 2024, en hausse depuis des années, et qui dépasse quasiment tous les mois les 13 millions de barils par jour.
"Il est difficile de concevoir la notion +d'urgence énergétique+, alors que les États-Unis ont produit 13,2 millions de barils de pétrole brut par jour en 2024", soit "plus que tout autre pays", a par ailleurs relevé auprès de l'AFP Stewart Glickman, de CFRA.
La baisse des cours pourrait toutefois être contenue par les perspectives de "sanctions à l'encontre de la Russie et de l'Iran", a avancé dans une note Volkmar Baur, analyste chez Commerzbank.
Selon l'analyste, les opérateurs attendent notamment de voir "la façon dont Trump envisage les sanctions contre la Russie récemment introduites par l'administration de (Joe) Biden".
Les cours du pétrole avaient notamment bondi le 10 janvier, portés par l'annonce de nouvelles sanctions de Washington et Londres à l'encontre d'acteurs majeurs du secteur pétrolier russe.
Toutefois, cette récente hausse des prix "devrait inciter Trump à faire preuve de prudence dans la mise en oeuvre des sanctions, (...) après tout, les prix bas de l'énergie sont d'une grande importance pour son programme de politique économique", a souligné M. Baur.