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Les cours du gaz poursuivaient leur baisse, atteignant un plus bas depuis près de deux ans vendredi en raison de niveaux de stockages élevés et l'arrivée de températures plus douces, quand le pétrole poursuivait son rebond.
Vers 10h00 GMT (11h00 à Paris), le contrat à terme du TTF néerlandais, considéré comme la référence européenne, s'échangeait à 35,92 euros le mégawattheure (MWh). Il est tombé vendredi à 35,125 euros le mégawattheure (MWh), un nouveau plus bas depuis juillet 2021.
Selon Kaushal Ramesh de Rystad Energy, le stockage souterrain de gaz de l'Union européenne et du Royaume-Uni "est maintenant rempli à 60% contre 35,7% il y a un an, ce qui suggère que le continent est très à l'aise à court terme, même si l'on considère la perspective d'un été plus chaud que la normale".
Les analystes d'Energi Danmark estiment d'ailleurs que l'Europe est en bonne voie pour un stockage rempli à 100% avant l'hiver prochain.
Depuis le début de l'année, le gaz naturel européen a chuté de plus de 52%, bien loin de son record historique atteint en mars 2022 à 345 euros le MWh, au début de la guerre en Ukraine, mais toujours à des niveaux élevés comparé aux années précédentes. En 2020, le gaz fluctuait autour des 15 euros le MWh.
Côté pétrole, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet gagnait 1,70%, à 73,73 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en juin, prenait 1,59%, à 69,65 dollars. Le pétrole "bénéficie (...) d'un rebond technique, après avoir été entraîné vers ses plus bas niveaux de mars par les craintes croissantes d'une récession" mondiale, indique Han Tan, analyste d'Exinity.
Ces inquiétudes avaient fortement pesé sur les cours en début de semaine. Depuis la clôture vendredi dernier, le Brent perdait toujours plus de 7% et le WTI plus de 9%.
Par ailleurs, la Réserve fédérale américaine (Fed) et la Banque centrale européenne (BCE) ont toutes deux relevé mercredi et jeudi leurs taux directeurs de 25 points de base, renforçant l'appréhension qu'un "resserrement des conditions financières n'entraîne une contraction des principales économies", rappelle également John Plassard, analyste pour Mirabaud.
M. Tan souligne pour sa part que la résurgence des turbulences dans le secteur bancaire aux Etats-Unis "amplifie" la peur d'une plus grande "instabilité financière" dans le pays, voire une récession chez le premier consommateur mondial.
Carsten Fritsch, analyste de Commerzbank, note cependant que toutes ces projections restent hypothétiques: "jusqu'à présent, aucune donnée concrète n'a suggéré un affaiblissement réel de la demande de pétrole", insiste-t-il.