L'EPR2, une version « optimisée » du réacteur nucléaire

  • AFP
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L'EPR2, dont le président Macron vient d'annoncer la construction de six exemplaires en France, est un projet de version "optimisée" du réacteur nucléaire EPR, voulue plus simple et moins chère à construire que ce dernier.

EDF avait lancé dès 2015 le développement de ce réacteur à eau sous pression de forte puissance, avec environ 1.670 MW - alors que les réacteurs les plus anciens du parc français font 900 MW.

Le groupe avait remis au printemps dernier à l'exécutif sa proposition pour construire 6 EPR2 sur des sites existants, par paire: d'abord à Penly (Seine-Maritime), près de Dieppe, puis à Gravelines (Nord) et enfin à Bugey (Ain) ou bien au Tricastin (Drôme). Le premier pourrait voir le jour vers 2035.

A Belfort, Emmanuel Macron a annoncé la commande de six exemplaires et en envisage huit autres supplémentaires.

Par rapport à l'unique EPR en construction en France à Flamanville (Manche), qui a accumulé les retards et surcoûts, l'EPR2 est censé être "plus simple à construire" et plus standardisé, bénéficiant d'un effet de série (construction par paires) et de préfabrications en usine ou modularisation.

C'est aussi "le premier réacteur à être totalement conçu de façon numérisée", avec simulation 4D et visualisation 3D pour mieux détecter les anomalies, souligne EDF.

La construction de plusieurs exemplaire, ainsi que les optimisations faites sur le génie civil et les méthodes de construction, "vont permettre de faire des économies d'échelle", promet le groupe.

La Cour des comptes a souligné l'enjeu financier "majeur" que représenterait tout de même un tel programme, avec un coût de construction de trois paires d'EPR2 estimé à 46 milliards d'euros. Les magistrats ont aussi souligné, dans une note récente, "une incertitude en termes de capacité à construire un nouveau parc de réacteurs dans des délais et à des coûts raisonnables."

Tout projet de construction d'EPR2 devra notamment recevoir le feu vert de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) au terme d'un processus assez long. "Le réacteur EPR2 est un réacteur dérivé de l'EPR, qui présente plusieurs évolutions significatives par rapport à ce dernier et qui nécessite un nouveau +licensing+", souligne-t-on à l'ASN.

Pour construire des nouveaux réacteurs, il faudra plusieurs étapes avec un débat public sur le projet et le dépôt par EDF auprès du gouvernement d'une demande d'autorisation de création d'une installation nucléaire, qui sera ensuite instruite par l'ASN. "La procédure, dont le délai d'instruction est de trois ans (prorogeable de deux ans) inclut une enquête publique et se conclut par un décret d'autorisation de création", précise-t-on à l'ASN.

Commentaires

Serge Rochain
"l'EPR2 est censé être "plus simple à construire" et plus standardisé, bénéficiant d'un effet de série (construction par paires) et de préfabrications en usine ou modularisation." On atten,d un miracle ! Censé être.... vous vous rendez compte ? Effet de série en parlant de construction par paires ..... des series de 2 ! Les paliers N4 il y a 20 ans etaient déjà construits par paires .... on à mis une moyenne de 15 ans pour les conbstruire .... il n'y a aucun effet de "série" du bluff confirmé par Flamanville ! Mais comme le président a été convaincu par Stéphane Bern, son ingénieur conseil... ils ont à nouveau gagn é le droit de ruiner la France.
APO
Vous avez surement raison sur le fait que l'effet de série ne peut exister et que l'homme n'apprend pas de ses erreurs !!! Et c'est peut-être pour cela que des industriels de l'automobile française sont venus "renforcer" les équipes EDF... C'est vrai qu'ils ne sont pas forcément bons en optimisation de cout/qualité par rapport à d'autres industriels... EDF devrait prendre des industriels allemands de l'automobile, eux ils savent faire des "tanks" en série de qualité et très bons pour le PIB... (un peu moins pour le climat, mais aussi pour le portefeuille). Par ailleurs, Il y a aussi surement des ressources à prendre du coté allemand et venant de la construction des centrales à charbon, ils devraient finir leur programme de construction prochainement, n'est ce pas ? C'est juste en back-up des ENR (c'est juste pour l'hiver, là où le soleil brille et que le vent souffle en permanence, ou pas !?). Et puis ça sert surtout par temps anticyclonique et petit vent frisquet de l'est, là où les fumées vont plus vers les voisins... Concernant la ruine, en général on ne peut pas le faire trop souvent, les banques n'aiment pas... Un peu con quand même pour EDF (et les contribuables français) que Fessenheim soit fermée, ils auraient pu renfloué (un peu) leur caisse en ce moment, au lieu de cela on donne des millions au charbon allemand... Et à l'avenir avoir du nucléaire qui marche et l'industrie globale du système est une des voies pour la France de négociation avec bien des pays. Consumer/Consommer du PV, on sait faire, en produire du pas cher, on ne sait pas (la première usine de PV en France existait dans les années 80 et n'a jamais su se développer à l'époque à des couts concurrentiels). Saura t'on faire du PV sur toute la chaine pas cher en Europe un jour ? Je dirais pas sur, j'aimerais avoir votre avis. Enfin, peut-être que la construction de 4 EPR (Flamanville, en Finlande et 2 à Hinkley point), l'écartement d'Areva et de Siemens donnera un peu de hauteur de vue à l'ingénierie française pour la conception de ces nouvelles centrales... On a su faire des trains à Hydrogène en premier, n'est ce pas? (même si niveau source de ce combustible c'est un désastre écologique pour le moment...). Pour terminer sur les dépassements de budget de l'EPR de Flamanville, cela reste des frais quasi tous franco-français... On paye des ingénieurs/techniciens et du capital local en majorité... Echelle très macro, c'est poche droite pour poche gauche (ou vice versa...). Pour le PV qui produit en France cela vient de Chine, et à part LVMH & Co et Airbus, qui fait réellement du "pognon" avec la Chine ??? (perso je ne suis pas forcément Fan pour diverses raisons de ces 2 entreprises...).
Schricke
M. Rochain: Je suis de plus en plus convaincu, à force de lire vos délires éoliens et solaires, que Stéphane Bern, même sil n'est pas un spécialiste "es-qualité" en matière de production d'énergie, dit beaucoup moins de sottises que certains qui se prennent pour des ayatollahs de la connaissance scientifique et technique, et qui, à ce titre, remplissent les forums dédiés de contre-vérités évidentes, en considérant que tous ceux qui se permettent d'émettre le moindre doute quant à leurs affirmations (parfaitement gratuites !) seraient des abrutis, voire pire (!!!). Vous en connaissez peut-être ?.... Et merci à Stéphane Bern de protéger, au moins, notre patrimoine contre les "envahisseurs" !...
Serge Rochain
Au lieu de passer votre temps a baver sur les allemands en colportant toutes les fake new lancées depuis 60 ans par le lobby nucl"aiere, je vous suggère de voir comment le projet allemande de sortie du nucléaire autant que du charbon évolue, ca vous évitera de dire des bétises sans jamais rien démontrer d'autre que vos convistions baties sur le mensonge nucléaire : https://www.cleanenergywire.org/factsheets/germanys-energy-consumption-and-power-mix-charts
Schricke
M. Rochain: Pourquoi vous référez-vous toujours aux médias Allemands, très liés aux "GRÜNEN" (les EELV made in Deutchland) dont on peut, par conséquent, douter de l'objectivité (ce qui choque, quand on compare avec votre propre objectivité sans faille !) sur le sujet ? J'ai pris connaissance de cet article, et y ai cherché en vain, par exemple, l'évolution des émissions de GES, en général, mais surtout de CO² par MWH produit, en Allemagne ces dernières années !... Et je n'ai rien trouvé à ce sujet ! Cela ne vous paraît pas bizarre ?... Moi, si !...
Daphné
D'accord avec APO. EDF paye très cher le coût de la maintenance et de la sureté des réacteurs. J'ai confiance dans l'ASN et aussi dans la longue expérience d'EDF. L'effet de série est certain quand nous avons acquis l'expérience avec nos 20 réacteurs de 1300 MW d'un même modèle ( 360 MW de moins qu'un réacteur EPR). Il ne l'est plus avec l'EPR ...plus sûr! Là où je crains une surcharge financière de maintenance c'est dans l'utilisation dans nos réacteurs du MOX qui serait corrosif. Certes cette forme de recyclage partiel de l'uranium réduit les déchets nucléaires et nos importations mais il me semble que c'est aussi aux dépends de frais de maintenance plus élevés. Nous sommes les premiers et les principaux utilisateurs de ce produit. Les autres pays au nucléaire civil ne sont pas enthousiastes. D'autres part les nouveaux projets Macron d'EPR s'étendraient jusqu'à 2035 pour leur mise en service pour autant qu'ils aient passé toutes les barrières. D'ici là les recherches sont en cours pour les réacteurs de 4ème génération qui utiliseraient le Thorium plus abondant et moins "déchétogène". La fusion me fait beaucoup plus peur que la fission. On pourrait peut-être progresser dans le problème des déchets avec les Ukrainiens pour voir comment ils confinent et surveillent le coeur de Tchernobyl!!! Apparemment ça fonctionne... Ai-je tort? Paf, Ouïe, attention à M. Rochain!

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