Le Tadjikistan impose des restrictions d'électricité en raison du manque d'eau

  • AFP
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Le Tadjikistan a annoncé lundi avoir introduit des restrictions d'électricité en raison du manque d'eau pour faire fonctionner les centrales hydroélectriques de ce pays d'Asie centrale, région en première ligne du changement climatique.

Déficit de pluie et hausse des températures

"Des restrictions d'électricité sont imposées depuis le 22 septembre" (dimanche), a indiqué à l'AFP un porte-parole de la société nationale d'électricité du Tadjikistan "Barki Tojik".

Les réserves d'eau en Asie centrale, région majoritairement désertique située à des milliers de kilomètres des mers les plus proches, se trouvent principalement au Kirghizstan et au Tadjikistan, au niveau de leurs sommets tutoyant les 7 500 mètres d'altitude.

Mais le déficit de pluie et la hausse des températures ne permettent pas aux quelque 20 000 glaciers de ces pays de se régénérer.

"En raison des faibles précipitations l'hiver dernier, les réserves d'eau vers la source de la rivière Vakhch (traversant le Tadjikistan) ont considérablement diminué", précise Barki Tojik, qui prévoit une "pénurie saisonnière d'électricité de plus d'un milliard de kilowattheures".

« Utiliser l'électricité avec parcimonie »

Plus de la moitié des quelque dix millions de Tadjiks sont alimentés en électricité par la centrale hydroélectrique de Nourek (sud), construite dans les années 1980, à l'époque soviétique, mais son réservoir est insuffisamment rempli. "Nous demandons au peuple tadjik de se préparer pour la période hivernale et d'utiliser l'électricité avec parcimonie", a ajouté la société nationale d'électricité du Tadjikistan, en proie à des problèmes énergétiques chroniques malgré son potentiel hydroélectrique.

Le président Emomali Rakhmon promet d'atteindre l'indépendance énergétique après la construction du barrage de Rogoun sur la rivière Vakhch, qui, une fois entièrement achevé, doit être le plus grand du monde et permettre au Tadjikistan d'exporter de l'électricité vers les pays voisins.

Le dirigeant tadjik, au pouvoir depuis 1992, a fait du barrage, dont la construction a longtemps été ralentie à cause de manque de financements, le symbole de la réussite de cette république montagneuse, la plus pauvre de l'ex-URSS.

Le système énergétique d'Asie centrale, créé sous l'URSS, permet de repartir les besoins en eau et échanger de l'eau contre de l'électricité entre les pays.

Mais son fonctionnement nécessite une étroite coopération entre les républiques de cette région aux relations longtemps conflictuelles et d'importants financements pour restaurer ses infrastructures.

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