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Le Sri Lanka a annulé un accord d'achat d'électricité avec le groupe indien Adani en raison de soupçons de corruption, ont déclaré vendredi des sources au sein du ministère de l'Énergie à Colombo.
Projet de parc éolien de 484 MW
Fin novembre, l'île avait ouvert une enquête sur des investissements réalisés sur son sol par le groupe Adani après l'inculpation pour corruption de son PDG par la justice américaine.
En mai 2024, le précédent gouvernement avait accepté d'acheter de l'électricité à une future ferme éolienne d'Adani qui devait être localisée dans le nord du pays. Mais un haut fonctionnaire du ministère de l'Énergie a déclaré que le cabinet du nouveau président du Sri Lanka Anura Kumara Dissanayake a décidé début janvier de ne pas donner suite à cet accord.
"Le gouvernement a révoqué le contrat d'achat d'électricité, mais le projet n'est pas annulé. Un comité a été nommé pour revoir l'ensemble du projet", a toutefois assuré cette source à l'AFP sous couvert d'anonymat.
Des organisations avaient contesté cet accord, arguant notamment que d'autres projets d'énergie renouvelable plus modestes permettraient d'acheter de l'électricité un tiers moins cher que celle qui sera vendue par le groupe Adani.
Le projet de construction de cette ferme éolienne de 484 mégawatts fait par ailleurs l'objet d'une procédure devant la Cour suprême pour des questions environnementales.
Éradiquer la corruption
Un document officiel consulté par l'AFP vendredi confirme que le gouvernement a décidé ce mois-ci de nommer un groupe chargé de "réévaluer" ce projet. Il a également confirmé l'annulation de l'accord d'achat d'électricité que le parti actuellement au pouvoir avait vivement critiqué quand il était dans l'opposition.
Le président de gauche élu en septembre, M. Dissanayake, a notamment promis d'éradiquer la corruption.
Le magnat de l'énergie Gautam Adani est poursuivi aux Etats-Unis le 19 novembre, où il est soupçonné d'être impliqué dans le versement de pots-de-vin à des fonctionnaires indiens en échange des marché dans le seteur de l'énergie solaire en Inde, au détriment d'investisseurs américains.
Le groupe a démenti ces accusations "sans fondement" et promis de les contester en justice. Son empire commercial recouvre des activités telles que le charbon, les aéroports, le ciment et les médias. La conglomérat a été le premier investisseur étranger à retourner au Sri Lanka après une crise économique sans précédent en 2022.
Le projet de ferme éolienne avait été approuvé en février 2023 mais est bloqué en raison de recours en justice.