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Les cours du pétrole restent en hausse jeudi en raison de l'augmentation des réserves de brut américaines et de l'escalade autour du conflit ukrainien, Kiev accusant Moscou de l'avoir visée avec un missile intercontinental.
Vers 12H30 GMT (13H30 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier gagnait 2,05% à 74,30 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison le même mois - dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence - prenait 2,24% à 70,29 dollars.
L'Ukraine a accusé jeudi la Russie d'avoir, pour la première fois, tiré un missile intercontinental sur son territoire, en utilisant ce vecteur de sa dissuasion nucléaire sans charge atomique.
"Un missile balistique intercontinental a été lancé depuis la région russe d'Astrakhan", dans le sud du pays, a affirmé l'armée de l'air ukrainienne dans un communiqué.
"C'est la première fois. Nous n'avons jamais eu ce genre de missiles avant", a précisé à l'AFP une source au sein de cette armée.
Cet usage, s'il est confirmé, marque une nouvelle escalade, alors que la Russie avait dit préparer une réponse "appropriée" au recours par l'Ukraine à des missiles occidentaux en territoire russe, ce que Moscou avait qualifié de ligne rouge.
Cependant, "même si le président américain sortant a autorisé l'Ukraine à utiliser des missiles américains pour frapper les territoires russes", Washington lui a probablement défendu d'attaquer les installations pétrolières, "d'où la réticence des prix à grimper de manière plus significative", estime Tamas Varga, analyste chez PVM Energy.
Autre facteur soutenant les prix, les stocks de pétrole ont enregistré une progression surprise la semaine dernière aux Etats-Unis, selon l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA) mercredi, qui a aussi mis en évidence une baisse de la production.
Les réserves commerciales de brut ont augmenté de 500.000 barils lors de la semaine achevée le 15 novembre, alors que les analystes s'attendaient à un léger repli de 85.000 barils, un accroissement pour partie lié au ralentissement des raffineries.
Cependant, "les perturbations en Norvège", sur le champ pétrolier Johan Sverdrup, ont été résolues et "la production (du gisement kazakh) Tengiz devrait revenir à pleine capacité d'ici le week-end", après avoir été ralentie par des travaux de maintenance, relève Ole Hvalbye, analyste chez SEB.
Jeudi, le contrat à terme du TTF néerlandais, considéré comme la référence européenne, grimpait également d'environ 2,66% à 48,04 euros le mégawattheure (MWh), peu après avoir touché les 48,27 euros le MWh, un nouveau plus haut en plus d'un an, poussé par la tendance saisonnière.
Bien que la part du gaz russe transportée par gazoduc en Europe a fortement diminué depuis le début du conflit, "les fermetures de gazoducs limiteront vraisemblablement encore davantage les volumes", estime également Tamas Varga.
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