- AFP
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Les cours du pétrole continuent de s'enfoncer mardi après des informations de presse rapportant qu'Israël envisage de ne pas cibler les infrastructures pétrolières iraniennes, et face à des rapports pessimistes de l'Opep+ et de l'AIE sur l'état de la demande.
Vers 14H15 GMT (16H15 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en décembre, chute de 4,11% à 74,29 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en novembre, dérape de 4,36%, à 70,61 dollars.
Plus tôt dans la séance, les deux références du brut se sont effondrées de plus de 5%.
La baisse des prix de la veille s'est accélérée après la publication d'un article du Washington Post, qui avance que Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a dit prévoir de frapper des infrastructures militaires iraniennes en représailles aux tirs de missiles iraniens le 1er octobre sur Israël.
Il n'aurait ainsi pas souhaité expressément s'attaquer à celles liées au secteur pétrolier et nucléaire du pays, s'exprimant lors d'une conversation téléphonique qui s'est tenue mercredi avec le président américain Joe Biden.
L'évolution des prix "dépendra à présent de la mesure dans laquelle le marché croira à ce nouveau discours politique conciliant", estime John Evans, analyste chez PVM Energy.
En parallèle, "avec la désescalade du conflit entre Israël et l'Iran, l'attention du marché pétrolier se reporte sur un équilibre baissier pour 2025", soulignent les analystes de DNB.
Si l'Opep+ (Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés), d'ordinaire optimiste sur la demande, mise toujours sur une croissance de celle-ci, son dernier rapport mensuel publié lundi revoit ses prévisions précédentes à la baisse.
Le monde consommera en moyenne 104,1 millions de barils de pétrole par jour en 2024, quelque 110.000 barils en-deçà de sa précédente estimation, mais davantage que les 102,2 mb/j comptabilisés en 2023, note le cartel des pays exportateurs de pétrole.
Pour 2025, l'Opep+ table sur une consommation mondiale de 105,7 millions de barils par jour, là où il misait auparavant sur 210.000 barils de plus.
De son côté, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a légèrement abaissé ses projections sur la croissance de la demande mondiale en 2024, même si elle a remonté à la marge celles pour 2025, selon son dernier rapport dévoilé mardi.
L'AIE note surtout que l'escalade des tensions au Moyen-Orient ne s'est pas traduite à ce stade par des perturbations sur l'offre, dans un marché qui reste "suffisamment approvisionné".
Rassuré sur le front de l'approvisionnement iranien, le marché déplace également son attention "vers les inquiétudes liées au ralentissement des principales économies, y compris de la Chine", ajoute Ole Hvalbye, analyste chez Seb.
En effet, des mesures de relance d'ampleur, concrètes et précises se font attendre de la part de Pékin, les investisseurs n'ayant pas été convaincus par les annonces de samedi dernier.
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