Le pétrole au plus bas depuis six semaines, inquiétudes pour la demande

  • AFP
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Les prix du pétrole perdaient pied mardi, plombés par le sentiment morose des investisseurs qui craignent pour l'état de la demande, en particulier celle venant de Chine, et avec les derniers développements au Moyen-Orient.

Vers 16H15 GMT (18H15 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre perdait 1,72%, à 80,98 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison le même mois, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, cédait 1,99% à 76,84 dollars.

"Les inquiétudes concernant la croissance de la demande ont déclenché de nouvelles pertes" en fin de séance européenne, relèvent les analystes d'IG.

Les deux références mondiales du brut ont atteint leurs plus bas niveaux depuis plus d'un mois.

"Les négociations de cessez-le-feu au Moyen-Orient et les perspectives macroéconomiques incertaines en Chine exercent une pression à la baisse sur les prix", explique Claudio Galimberti, analyste chez Rystad Energy.

Côté risque géopolitique, le marché reste attentif à l'évolution des négociations au Moyen-Orient.

Le mouvement islamiste palestinien Hamas, au pouvoir depuis 2007 dans la bande de Gaza, a annoncé avoir signé un accord d'"unité nationale" avec d'autres organisations palestiniennes qui prévoit, selon la Chine, une gouvernance commune après la guerre à Gaza.

Un total de 14 factions dont le Fatah, qui gouverne partiellement la Cisjordanie occupée, étaient réunies à Pékin dans le cadre d'une nouvelle tentative, parrainée par la Chine, de trouver des compromis entre les différentes composantes politiques palestiniennes.

En Chine, le ralentissement de la croissance au deuxième trimestre, dans un pays censé constituer le coeur de la croissance de la demande mondiale de pétrole, pèse toujours sur le sentiment des investisseurs.

La Chine fait toujours face à une crise inédite de son vaste secteur immobilier. Et un an et demi après la levée des restrictions sanitaires qui pénalisaient son activité, la reprise post-Covid tant espérée a été brève et moins robuste qu'escompté.

Les investisseurs attendaient du Troisième Plénum du Parti communiste, réunion clé pour donner la direction de la politique économique, "de plus amples détails sur les politiques" de relance pour le pays. "Mais aucun changement significatif n'a été esquissé pour l'instant", souligne M. Galimberti.

Par ailleurs, l'attention des investisseurs devrait converger plus tard dans la semaine vers l'indice PCE de juin sur l'inflation aux Etats-Unis, la mesure préférée de la Réserve fédérale (Fed) pour le suivi de l'inflation. Il doit être publié vendredi.

Les marchés attendent également la publication du PIB américain pour le deuxième trimestre jeudi.

Ces données économiques pourraient donner des indices aux marchés sur le futur de la politique monétaire de la Fed cette année, notamment sur le début des baisses de taux.

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